La coalition au pouvoir a « planifié » le remaniement ministériel. Il est composé, pour la grande majorité, de personnalités acquises à sa cause. C’est ce qu’affirme le collectif citoyen « Soumoud », dans un communiqué rendu public, aujourd’hui,20 janvier.
Pour le collectif Soumoud, ce gouvernement est « politique » et son rendement n’engage que les partis « Qalb Tounes » et en particulier Ennahdha, qui a choisi de « gouverner derrière le rideau » pour éviter d' »assumer la responsabilité de l’échec de ses politiques » suivies tout au long de ces dix dernières années.
En effet, ces politiques ont « porté atteinte aux fondements de la souveraineté nationale », déclare la même source. Ils ont « disloqué les institutions de l’Etat » et « anéanti » complètement l’économie tunisienne, estime le collectif.
Cette nouvelle composition ministérielle, la cinquième du genre en moins de quinze mois, qui s’apprête à diriger le pays, témoigne de « la fragilité du système politique actuel. Ainsi que de son incapacité à réaliser la stabilité nécessaire ».
Dans sa déclaration, le collectif « Soumoud » écrit que « les protestations » qui ont éclaté il y a quelques jours dans différentes régions du pays et menées essentiellement par des groupes de jeunes, sans tenir compte de ceux qui les soutiennent ou qui tentent de les exploiter, sont le résultat d' »une génération qui a vécu le déclin du rôle de l’État », « l’effondrement des systèmes d’éducation et de santé », « la panne de l’ascenseur social » et « la désertification culturelle » qui les pousse parfois, à ressentir un sentiment de non-appartenance. En plus d’un manque de confiance en l’avenir.
De la nécessité d’encadrer les manifestations pacifiques
Le collectif « Soumoud » a, dans ce sens, dénoncé les arrestations d’un certain nombre de blogueurs et d’activistes de la société civile. Il appelle les forces démocratiques et civiles à soutenir les manifestations pacifiques et à les encadrer.
Il les invite aussi à « participer aux pressions » sur le pouvoir exécutif. L’objectif étant de trouver des solutions urgentes aux classes sociales fragiles. Et ce pour épargner au pays « une explosion sociale » qui menacerait l’État et le processus démocratique.
D’ailleurs, le pays a un besoin urgent de réformes profondes, rappelle la même source. En effet, « La classe gouvernante est incapable, aujourd’hui, de s’engager dans un processus de réforme », déplore-t-il.
Et d’ajouter que « le congrès national populaire de salut que la coalition a décidé de préparer avec des partenaires d’organisations nationales, des composantes de la société civile et des forces politiques, démocratiques et civiles, demeure l’un des mécanismes capables de proposer une vision sérieuse des réformes urgentes à entreprendre ».
Avec TAP