La Tunisie et le Maroc ont été classés meilleurs pays de l’Afrique du nord en terme d’utilisation des outils digitaux à des fins économiques, révèle un rapport publié, cette semaine, par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Selon ce rapport intitulé « Dynamiques du développement en Afrique 2021 : transformation digitale et qualité de l’emploi », 57 % des entreprises, en Tunisie et au Maroc, disposent d’un site Internet, avec un potentiel en termes de marketing et de clientèle très large.
47 % des petites entreprises en possèdent un, 67 % pour les moyennes entreprises et 80% pour les grandes entreprises. Contrairement aux autres pays, plus de la moitié des petites entreprises au Maroc et en Tunisie possède un site Internet. Ainsi, le rapport constate une forte dynamique de digitalisation.
Evolution
Le rapport fait état d’une évolution rapide du commerce électronique en Afrique du nord durant la période 2005-17. Mais, il déplore l’insuffisance de paiements dématérialisés et des moyens de transport de marchandises efficaces.
Il est par conséquent impératif pour les banques de mettre à disposition des moyens de paiement dématérialisés. Ceci permettra d’impulser l’e-commerce et favoriser la création d’emplois. D’autre part, des investissements complémentaires seront également indispensables dans les infrastructures de transport. L’opération facilitera l’acheminement des colis des vendeurs aux acheteurs, recommande le rapport.
Le rapport souligne le faible niveau de l’e-commerce et des services livrables, en relation avec l’insuffisance de startups actives. Il conclut que l’Afrique du Nord ne parvient pas encore réellement à tirer parti de la digitalisation pour dynamiser l’emploi.
En effet, la région reste caractérisée par un faible développement des startups. Ces dernières sont réparties de façon inégale au sein des pays et entre eux. Ainsi, en Égypte, seules 92 startups ont pu lever plus de 100 000 USD entre 2011 et 2020. Pour la Tunisie, le Maroc et l’Algérie, se sont respectivement, 13, 13 et et 3 startups. L’impact des startups sur l’emploi reste, par ailleurs, limité sur le plan spatial. Leur localisation dans les centres urbains en est l’origine. Cette concentration met en évidence la nécessité d’améliorer le cadre institutionnel. Aussi, elle démontre la nécessité de développer des startups, mais également leur extension à d’autres villes.
S’agissant des startups spécialisées en fintech, le rapport révèle que l’Égypte, le Maroc et la Tunisie sont les trois pays où ces startups sont les plus présentes. L’écosystème favorable caractérisé par un soutien gouvernemental et d’une implication du secteur privé explique la chose. Le rapport mentionne aussi des niveaux d’éducation satisfaisants dans ces pays.
Recommandations
Pour renforcer la présence des fintech, le rapport appelle les décideurs à appuyer les efforts d’investissement en TIC. A cet égard, il mentionne des mécanismes accélérateurs appuyant les programmes de développement des startuppers. Il cite aussi des politiques incitatives au profit des importateurs et/ou producteurs des équipements high-tech.
En outre, le secteur public doit s’associer au secteur privé pour appuyer le potentiel de demande pour les fintech. Ceci libère les initiatives, stimule l’offre et renforce l’emploi des jeunes. Le rapport appelle les gouvernements à accorder plus d’importance au partenariat entre les institutions de microfinance et les opérateurs de téléphonie mobile. D’autre part, il souligne l’importance de partenariat entre ces mêmes institutions financières et les prestataires de services financiers digitaux.
Avec TAP