Bassel Torjeman, analyste politique, dresse un état des lieux de la situation politique. Et plus précisément du clivage au sommet de l’Etat. En effet, tout porte à croire que le Chef de l’Etat Kaïs Saïed n’a nullement l’intention d’accepter la prestation de serment des quatre ministres. Ministres contre lesquels pèseraient des suspicions de corruption ou de conflit d’intérêts. En réalité, plusieurs options s’offrent au gouvernement, si le Chef d’Etat refuse la prestation de serment.
Bassel Torjeman souligne que le président de la République a l’intention de refuser la prestation de serment de quatre ministres suspectés de corruption ou de conflit d’intérêts. Ce qui nous amène à trois options. La première est qu’aucun ministre cité ne puisse entamer ses fonctions sans avoir prêté serment. La deuxième option est que le Chef de l’Etat n’accepte seulement que les ministres n’ayant aucun conflit d’intérêts.
Il ajoute: « L’autre option qui s’offre au chef du gouvernement est de présenter sa démission. Et ce, après son échec à composer son gouvernement. A mon sens, il s’agit de la solution qui arrange tout le monde. A moins de remplacer les ministres suspectés par d’autres. Aujourd’hui, la crise est à la fois législative, constitutionnelle et politique. »
De son côté, Faouzi Charfi, dirigeant du parti Al Massar souligne: « Nous nous trouvons devant une situation regrettable car nous sommes entrés en conflit politique au Sommet de l’Etat. De ce fait, nous sommes dans une situation conflictuelle qu’on aurait pu éviter au préalable. Si le chef du gouvernement avait tenu compte du blocage pré-existant, il aurait pu trouver des arrangements. »
Et de conclure: « Le mieux c’est de trouver une solution via le dialogue, pour qu’il n’y ait ni vainqueur ni vaincu. En revanche, si le durcissement des positions est maintenu de la part du chef du gouvernement ou du Chef de l’Etat, l’idéal aujourd’hui est la dissolution du Parlement. Ce qui conduirait à des élections anticipées. Ou encore, la solution qui arrange tout le monde serait que ces ministres eux-mêmes se retirent de la course; et ce, en déclinant l’offre au chef du gouvernement. Mais il est certain que le pays se retrouvera affaibli. Alors, il faut réfléchir plus sérieusement à un autre système politique. »