« Je jure par Dieu Tout-Puissant d’œuvrer avec dévouement pour le bien de la Tunisie, de respecter sa Constitution et ses lois, de veiller à ses intérêts et de lui être loyal». Ces simples mots ont causé, en Tunisie, la sinistre crise constitutionnelle dont tout le monde parle.
Le Président de la République, Kais Saied, refuse publiquement de tenir la cérémonie de prestation de serment. Il a argumenté cette décision par des soupçons de corruption à l’encontre de certains ministres proposés lors du dernier remaniement.
La crise a même conduit à l’habituelle intervention de l’UGTT. Ainsi, le secrétaire général de la centrale syndicale, Noureddine Taboubi, a rendu, mercredi, une visite à Kais Saied afin de trouver une issue à cette impasse. Noureddine Taboubi a essayé de trouver un terrain d’entente mais en vain. Le Président de la République lui a expliqué qu’il ne lâchera pas prise. « J’ai juré devant Dieu et le peuple de protéger la République » a-t-il expliqué.
Aujourd’hui, nous pouvons constater que l’entêtement du Président de la République a fini par payer. En effet, la « ceinture politique » du gouvernement a fini par revoir sa position. Alors qu’ils affirmaient l’obligation du président de la République de tenir la cérémonie, des députés nous ont surpris, le 4 février 2021, par des déclarations tout à fait opposées à cette vision des choses.
Revirement de situation ?!
Nous pouvons à titre d’exemple citer les déclarations de certains membres du parti Ennahdha. Imed Khemiri, président du bloc parlementaire du mouvement, a appelé les deux présidents de l’exécutif à opter pour la raison et faire preuve de sagesse. Le député a aussi considéré que l’Assemblée des Représentants du Peuple n’est plus concernée par cette crise. Il a expliqué que le rôle de l’ARP se résume au vote du remaniement.
Samir Dilou a avancé le même argumentaire. Il a même appelé Hichem Mechichi à renoncer à la nomination des ministres soupçonnés de corruption. Sa collègue Yamina Zoghlemi a, quant à elle, insisté sur le respect de l’institution de la présidence de la République. « Le non-respect d’obligation de prestation de serment est un crime », a-t-elle ajouté.
De son côté, le député du bloc de la Réforme Nationale, Hassouna Nassfi a également affirmé que l’ARP a accompli son rôle. Les deux présidents de l’exécutif doivent ainsi assumer leurs responsabilités. « Il est de leur devoir de faire prévaloir l’intérêt public » a-t-il déclaré.
Affaire à suivre…