Une manifestation imposante a eu lieu aujourd’hui. Les manifestants ont scandé des slogans: « Fidèles au sang des martyrs », « Chokri est toujours vivant, à travers nous il vit ». Ils étaient des milliers de manifestants qui ont pu accéder à l’Avenue symbolique Habib Bourguiba. Et ce à l’occasion de la manifestation nationale organisée, ce samedi. Et ce en commémoration du 8ème anniversaire de l’assassinat de Chokri Belaïd.
Aujourd’hui, la manifestation dont le nombre des manifestants dépasse les trois mille, selon une source sécuritaire, ont pris le départ depuis la place des droits de l’Homme à l’avenue Mohamed V, avant d’atteindre l’Avenue Habib Bourguiba, dont tous les accès ont été bloqués par les forces de sécurité.
Dès samedi matin, les unités sécuritaires ont été déployées massivement sur l’artère principale. L’accès aux passants et aux véhicules a été interdit. Plusieurs barrages ont été mis en place pour fouiller et contrôler les identités des passants.
Présent sur les lieux, le correspondant de l’agence TAP a constaté de longues files d’attente, au niveau des rues de Carthage et de Paris, de personnes attendant de rejoindre les quelques personnes qui ont pu accéder à l’Avenue Habib Bourguiba après avoir subi une fouille minutieuse.
Selon le correspondant de TAP, des centaines de passagers ont du changer leurs chemins habituels à cause de ce dispositif sécuritaire exceptionnel.
Brandissant les portraits des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, les manifestants ont réclamé de lever le voile sur le dossier des assassinats politiques et de juger les parties impliquées dans la planification et l’exécution de ces meurtres.
Ils ont crié des slogans hostiles au mouvement Ennahdha et son président Rached Ghannouchi, taxé de « criminel et d’assassin ».
Par ailleurs, les manifestants ont scandé des slogans défendant le droit de manifester et appelant à la libération des personnes interpelées lors de la vague des protestations sociales qui a éclaté au mois de janvier dernier.
« Ni peur ni terreur, la rue appartient au peuple », répétaient les protestataires qui ont appelé à la chute du régime, et réclamé des solutions urgentes face à la détérioration de la situation économique du pays.
« Le peuple veut la chute du régime », criaient les manifestants, en lançant des slogans contre les syndicats sécuritaires.
Les protestataires qui sont au chômage, ont appelé à trouver des solutions aux problèmes de l’emploi et à mettre en ouvre la loi relative aux dispositions exceptionnelles de recrutement dans le secteur public.
Des personnalités politiques de gauche, des représentants d’organisations nationales, dont en premier lieu, l’Union générale tunisienne du travail, ont participé à cette manifestation nationale. Ils ont brandi des pancartes hostiles au gouvernement, au parlement et aux syndicats sécuritaires.
Avec TAP