Invité sur les ondes de Mosaïque fm, Ahmed Nejib Chebbi, politicien et président de la commission politique du mouvement « Amal » est revenu sur le paysage politique.
Pour revenir à la crise politique au sommet de l’Exécutif, Ahmed Nejib Chebbi souligne: « Le président de la République est à l’origine de la crise. Il adore se donner le droit de veto sur la modification ministérielle. Alors que c’est quelque chose d’inconstitutionnel. »
Rappelons que le président de la République Kaïs Saïed a refusé la prestation de serment des quatre ministres soupçonnés de corruption et de conflit d’intérêts. Ce qui veut dire que malgré l’adoption du remaniement ministériel à l’ARP, aucun nouveau ministre n’a pu accéder à son ministère. Car comme le veut la Constitution, chaque ministre devra prêter serment devant le Chef de l’Etat.
Par ailleurs, quant à la question de l’état des lieux du paysage politique, Ahmed Nejib Chebbi souligne: « Nous sommes dans un système politique où la classe politique se déchire. D’ailleurs, nous assistons à une crise politique qui ressemble à une tragédie plus qu’autre chose. Et s’il faut pointer du doigt l’échec de ce système politique, je répondrai que la responsabilité incombe en grande partie au Parlement et au mouvement Ennahdha qui sont les premiers responsables de cette crise. Et puis, il ne faut pas non plus oublier qu’avec l’absence de la Cour constitutionnelle, le résultat est là; chacun veut interpréter à sa manière comme bon lui semble ».
Avant d’ajouter: « Ce qui nous amène à la non prestation de serment. D’ailleurs, la réponse du tribunal administratif au Chef du gouvernement même si elle est claire, n’est qu’un avis consultatif non contraignant. Et le président de la République peut ne pas s’y conformer. Puisque c’est bien l’article 101 de la Constitution qui règle les différends entre le Président de la République et le Chef du gouvernement. »
Que dit l’article 101?
« Les conflits de compétences entre le Président de la République et le Chef du gouvernement sont soumis à la Cour constitutionnelle, à la demande de la partie la plus diligente, laquelle tranche le conflit dans un délai d’une semaine. »