350 personnalités internationales représentant 19 pays ont lancé un appel international. Et ce, afin d’exprimer leur solidarité avec les mouvements sociaux en Tunisie.
« En Tunisie, ces derniers jours, une répression aveugle et des vagues d’arrestations se sont abattues sur des centaines de jeunes des quartiers populaires, dans de nombreuses villes à travers tout le pays. Ces jeunes subissent une paupérisation croissante. Ils ne font que réclamer ce qui, il y a dix ans, a donné lieu à la Révolution pour la dignité; à savoir: leur droit au travail, à la liberté, à la justice et à l’égalité ». C’est ce qu’on peut lire dans cet appel.
En effet, des personnalités, organisations, associations et syndicats, de par le monde- du Maghreb et d’Europe, en particulier-, ont exprimé leur indignation et leur solidarité. Ils ont rappelé, avec force, au gouvernement tunisien qu’il est tenu de respecter les principes consacrés par la Constitution de 2014. Ces principes font obligation à l’Etat tunisien de respecter la dignité de ses citoyens. Ils ont aussi condamné le recours aux mauvais traitements, à la torture et aux procédures judiciaires expéditives.
Les signataires considèrent que l’absence de toute remise en cause des choix économiques et sociaux de l’ancien régime, de la part des gouvernements tunisiens qui se sont succédé depuis 2011, n’a fait qu’appauvrir davantage la population, particulièrement les catégories sociales précaires. Ce qui contraint des milliers de jeunes et d’adultes à des petits boulots précaires. Alimentant ainsi les circuits de l’économie informelle ou de l’extrémisme religieux.
« Une telle situation ne pouvait qu’aboutir à la confrontation avec le pouvoir qui, aujourd’hui encore et de nouveau, ne répond à leur désarroi et à leurs revendications légitimes que par la répression », ajoutent les signataires de l’appel.
Libérer toutes les personnes injustement arrêtées
Ces mouvements des jeunes tunisiennes et tunisiens sont, selon les signataires, « révélateurs non seulement de l’impasse économique et sociale dans laquelle le gouvernement tunisien a plongé la société; mais aussi de l’indifférence de l’Union européenne et des gouvernements qui la composent, en maintenant la dette qui pèse sur le pays. Plus que jamais il est nécessaire d’abroger cette dette et de donner des perspectives à la jeunesse tunisienne de vivre et travailler au pays ».
Au nom de leur attachement aux principes de justice et de liberté pour tous les peuples et au droit de la jeunesse à une vie digne et décente, les signataires de l’appel ont, en outre, appelé le gouvernement tunisien à libérer toutes les personnes injustement arrêtées. Ils ont appelé le gouvernement à prendre des mesures correspondant aux aspirations du peuple tunisien et aux objectifs de sa révolution.
Au final, ils ont également appelé toutes celles et tous ceux épris de démocratie, de liberté et de justice en Europe et de par le monde à faire pression sur les autorités tunisiennes. Et ce, afin que la révolution de 2011 ne se transforme pas en un cauchemar où les pratiques répressives du passé tiendraient lieu de réponse aux aspirations légitimes du peuple tunisien.