Le taux d’exploitation des eaux souterraines, y compris celles des puits anarchiques, dont le nombre dépasse 24 mille, a augmenté de 126%. Et ce, à cause de l’absence de stratégie prospective visant à faire face à l’évolution de la demande en eau d’irrigation. C’est ce que révèle la Cour des comptes.
La Cour des compte est revenue sur la question des eaux souterraines, dans son 32ème rapport annuel présenté, jeudi, lors d’une conférence de presse. Elle a souligné que les points de contrôle de l’exploitation de la nappe phréatique n’ont pas dépassé les 146. Lesquels points sont chargés de surveiller plus de 12 mille puits. Et d’ajouter que le blocage des dispositifs de contrôle (74%) a empêché de mesurer le niveau de 18 nappes phréatiques, dont l’exploitation a dépassé 170%.
Ainsi, la Cour des comptes a conclu que 192 puits, créés au cours de la période d’octobre 2013 à 2019, moyennant une enveloppe de 45 millions de dinars, ne sont pas entrés en exploitation. A cause, principalement, de la non programmation de l’équipement de 63% de ces puits. Mais aussi de la hausse du taux de salinité ou du faible débit de ces puits.
D’après le même rapport, la Tunisie n’a pas élaboré un plan d’action pour anticiper la demande d’eau destinée à l’irrigation. Outre l’absence d’une programmation claire de mise en œuvre des différentes composantes des projets. Ceci a conduit à un déséquilibre entre les quantités d’eaux consommées et la capacité des ouvrages d’approvisionnement d’eau de surface. Ces derniers n’étant pas en mesure d’accueillir des quantités supplémentaires. Sachant que durant la période d’octobre 2013 à 2019, les quantités consommées ont enregistré une hausse de 1% par an, soit l’équivalent à 2,4 millions de mètres cubes.
Alors, la Cour des comptes a appelé à la nécessité d’exploiter davantage les ressources souterraines. Cela passe par: l’intensification des points de contrôle, la programmation des actions de suivi; la réduction de l’épuisement des ressources souterraines; et le respect de la programmation des zones irriguées.
Avec TAP