Ce qui se passe en ce moment sur la scène politique est d’une atmosphère kafkaïenne. Il ne se passe pas un jour en Tunisie sans qu’il n’y ait de changement au sein de l’autorité exécutive. Faouzi Charfi, dirigeant du parti Al Massar, dresse un état des lieux dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com
Faouzi Charfi nous souligne: « Je crois que la décision du chef du gouvernement quant au limogeage de 5 ministres témoigne d’une fuite en avant. Plus encore, on assiste à un conflit irréversible entre le Chef de l’Etat et le chef du gouvernement. A mon sens, je crois que le chef du gouvernement a choisi l’option de la confrontation entre les deux têtes de l’Exécutif. Cela dit, une chose est sûre, la crise politique va s’aggraver en Tunisie de plus en plus. Et la situation de blocage va perdurer car on sait qu’institutionnellement ou constitutionnellement, les ministres contestés ne peuvent pas prendre leurs fonctions. Ce qui nous amène à une impasse. A laquelle seule la Cour constitutionnelle peut lui trouver une issue. »
Avant d’ajouter: « Cette situation ne peut se régler qu’avec le dialogue, sans la mentalité de vainqueur et de vaincu afin de débloquer cette crise. Cependant, si on assiste à un durcissement de la position de l’un ou de l’autre, la seule issue possible est la démission du chef du gouvernement. «
Quelle est la solution?
A cette interrogation, Faouzi Charfi a répondu: « Aujourd’hui, le Chef de l’Etat Kaïs Saïed ne va plus rien lâcher. Et la question que l’on se pose est de savoir si le gouvernement va pouvoir fonctionner avec 16 ministres. Je pense que politiquement, ce gouvernement est désavoué. De plus, le gouvernement de Mechichi ne fait que du rafistolage. Du coup, je ne vois pas comment s’en sortir si ce n’est aller vers l’incertitude. «
Avant d’ajouter: » De ce fait, j’estime que les deux têtes de l’exécutif sont co-responsables de cette crise. Sachant que le chef du gouvernement est le maillon faible ne disposant d’aucune légitimité pouvant faire face à la légitimité populaire de Kaïs Saïed. Il aurait dû faire preuve de souplesse dans le sens réel du terme
Et de conclure: « Ce que Hichem Mechichi a fait est une solution de pis-aller. Car pour lui, l’essentiel est de rester au pouvoir et d’engager un bras de fer avec le Chef de l’Etat et dont la Tunisie sortira perdante. Et là il faut une remise en question de la transition démocratique car on va vers l’inconnu. «