L’émission satirique diffusée par une chaîne algérienne et représentant le roi du Maroc, Mohammed VI, sous des allures peu flatteuses pourrait envenimer les relations tendues à l’extrême avec le voisin algérien. Récit.
Touche pas à mon Roi, l’atteinte à la personne du roi Mohammed VI est une ligne rouge… La rue marocaine ne décolère pas. Et ce, après qu’une émission satirique diffusée sur la chaîne Al-Chourouk News, réputée proche de l’institution militaire algérienne, montrait récemment une marionnette à l’allure peu flatteuse de Mohammed VI.
Un crime de lèse-majesté sur fond de conflit entre le Maroc et l’Algérie sur le Sahara occidental et la normalisation controversée de Rabat avec l’Etat hébreu.
Une affaire d’Etat
En effet, cette émission de télévision satirique est venue jeter de l’huile sur les relations très tendues entre les deux pays maghrébins. Du coup, l’édition de Week-end Story qui représentait le monarque chérifien comme une marionnette, est en train de devenir une affaire d’Etat. Ajoutant de la crispation à la crispation entre les deux pays voisins qu’un conflit armé avait opposés en 1963 dans la guerre des Sables.
Ainsi, sur le plateau de Weekend story, une copie conforme de la célèbre émission française des Guignols, le présentateur a simulé une discussion avec le monarque. Au cours de laquelle il l’interroge avec moquerie sur la récente normalisation des relations avec Israël. Suite à la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental par Donald Trump, à quelques jours de la fin de son mandat.
Dans une autre séquence, la marionnette du roi Mohammed VI interpelle les invités et leur demande de lui faire un baisemain. Mais l’un d’eux refuse d’embrasser la main de la marionnette, rappelant qu’il ne se prosterne que devant Dieu. Sur ce, la marionnette rappelle que le roi du Maroc est aussi Commandeur des croyants, et par conséquent le chef spirituel des musulmans.
Tollé
Il n’en fallait pas plus pour que l’émission satirique déclenche une vague d’indignation au royaume, aussi bien dans la sphère politique que sur les réseaux sociaux.
« Face à la bassesse d’une chaîne algérienne, le peuple marocain uni derrière son roi ». Tel est le titre du site d’information Le360.ma, qui souligne les nombreux tweets de personnalités venues défendre le roi du Maroc.
« Le recours par certains médias manipulés par des milieux algériens dépités par leurs récents revers successifs à des procédés indignes et ridicules, portant atteinte au symbole de la nation marocaine, est l’expression même de la perte de toute raison et d’une quelconque éthique ». C’est ainsi ce qu’indignait de son côté Nabil Benabdallah, le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS).
« Face aux succès continus du pays à plus d’un niveau et en particulier dans celui du Sahara marocain, les médias opposés ont l’intention de mener une guerre d’insultes contre les institutions constitutionnelles du pays, dont Sa Majesté le roi. Ce que le peuple marocain rejette », réagissait pour sa part le chef du gouvernement Saad Eddine El-Othmani.
Enfin, il convient de rappeler à ce propos que le roi, qui occupe la fonction de commandeur des croyants, est considéré au Maroc comme une personnalité sacrée. De ce fait, toute atteinte à son image est considérée comme un crime de lèse-majesté et passible de poursuites.