Iyadh Elloumi, président du bureau politique du parti Qalb Tounes est intervenu aujourd’hui sur les ondes d’Express fm. Il a dressé un état des lieux du paysage politique.
Iyadh Elloumi est revenu sur l’affaire de Nabil Karoui en déclarant: « Cette affaire est liée à un abus de pouvoir et d’injustice. Compte tenu du fait que Nabil Karoui était le principal adversaire, lors des élections de 2019. Ce qui a engendré son emprisonnement. Cela dit, aujourd’hui, chacun interprète comme il veut les lois. Or, en politique, il y a des règles dans le processus de transition démocratique. »
« Se remettre au travail »
Selon lui, l’urgence d’aujourd’hui est de se remettre au travail. Par ailleurs, pour revenir, au refus du chef de l’Etat Kaïs Saïed de la prestation de serment, Iyadh Elloumi estime que « le président de la République a outrepassé ses prérogatives ».
Il précise à cet effet: « La prestation n’est autre qu’une procédure de routine. Mais une chose est sûre, le Chef de l’Etat veut bafouer la Constitution; et ce en la transgressant. Je pense que s’il y avait une Cour Constitutionnelle, nous n’en serions pas là. Et les députés auraient pu avoir plus d’audace de réagir. Plus encore, nous aurions pu intervenir, en mettant en place d’autres solutions. Et nous avons plein droit en tant que député de critiquer le président de la République quant à sa manière de gouverner. Et comme disait Descartes, en politique, il faut un raisonnement cartésien. »
Evoquant le volet économique et législatif, Iyadh Elloumi estime que la situation économique doit être la priorité. Il précise dans ce contexte: « Le fait d’avoir soutenu ce gouvernement, c’était sur la base d’une vision et d’un programme. J’ajouterai aussi que non seulement l’économie tunisienne est en jeu; mais il y a urgence à rétablir la confiance entre l’Etat et les citoyens. Mais plus encore, il faut une révolution législative. »
Avant d’ajouter: « Est-il normal qu’au 21ème siècle on parle encore d’une détention préventive qui dure des mois. Comme c’est le cas de Sami Fehri, détenu sans jugement depuis 14 mois. »
Et de conclure: « Aujourd’hui, la révolution législative doit porter sur de nouvelles lois, telles que le Code de change, les libertés individuelles et la digitalisation de l’administration. »