Le programme Maghreb Oléagineux, conjointement lancé par Terres Univia et l’Union Européenne en 2019, accompagne la filière tunisienne de colza. Et ce en promouvant l’utilisation de semences produites en Europe. Les résultats des dernières récoltes sont le fruit de l’engagement de tous les acteurs de la filière. Ils confirment les performances des semences européennes. Les semences européennes contribuent à l’augmentation de la production locale de colza et par extension au renforcement de la souveraineté alimentaire du pays.
En effet, la crise de la Covid-19 a révélé la nécessité d’améliorer l’autonomie alimentaire du pays. Le développement de la filière oléagineuse contribue à cet enjeu national de premier plan. Ainsi qu’au renforcement de la résilience du secteur agricole. Selon Leïth Ben Becher, Fondateur et Vice-Président du Synagri, « la production de colza étant entièrement destinée à la consommation locale, elle répond aux besoins alimentaires de la population Tunisienne en huile et produits d’élevage. La dynamique de développement de la filière doit être poursuivie et renforcée. L’objectif étant d’augmenter nos volumes de production. Et ainsi limiter notre dépendance aux marchés internationaux ».
Colza, ce levier d’amélioration des rendements céréaliers
D’un point de vue agronomique, l’intégration du colza dans le système de rotation des cultures constitue un levier d’amélioration des rendements céréaliers. Cela génère des revenus supplémentaires pour les agriculteurs. En effet, elle impacte positivement l’économie du pays.
Consommation annuelle d’environ 250 000 tonnes d’huiles de graines
Comme le précise Walid Hachicha, Directeur des risques à Carthage Grains, « Les besoins nationaux en huiles et tourteaux sont importants. Chaque année la Tunisie consomme environ 250 000 tonnes d’huiles de graines et 450 000 tonnes de tourteaux. Le développement d’une production nationale de graines de Colza permettrait non seulement de réduire avantageusement les importations de tourteaux et d’huile. Mais également de réduire les importations de blé. Compte tenu de l’augmentation des rendements de blé suivant un assolement au Colza ».
En effet, l’objectif de 150 000 hectares cultivés en Colza permettrait d’améliorer la souveraineté alimentaire. Et de redistribuer dans l’économie du pays les 580 millions de Dinars correspondant à la baisse des importations de blé (~ 45 millions de Dinars), la baisse des importations de tourteaux (~ 235 millions de Dinars) et la baisse des importations d’huiles (~ 300 millions de Dinars.
Des formations pour accompagner les agriculteurs tunisiens
Afin d’optimiser et augmenter la production de colza en Tunisie, les professionnels de Terres Univia ont élaboré un programme de formation destiné aux conseillers. De plus, le programme intègre des sessions de visites au champs (ou « Field Days ») animées par les conseillers et destinées à leur réseau d’agriculteurs. Ces visites permettent de diffuser les bonnes pratiques de conduite du colza. Elles permettent, également, d’observer le comportement des variétés européennes à différents stades. Une partie des formations et Field Days ont été réalisés sous un format en ligne. Et ce grâce à la diffusion de vidéos techniques sur les réseaux sociaux.
D’ailleurs, « La campagne agricole 2019-2020 a permis de former 46 conseillers et de réaliser 60 « Field Days » (en présentiel ou à distance) sensibilisant près de 1611 agriculteurs», a précisé Rachid Zouani, Ingénieur Général, Sous-Directeur adaptation variétale &qualité technologique à l’Institut National des Grandes Cultures (INGC).
En effet, grâce au travail de sensibilisation et de formation conduit par l’INGC depuis plusieurs années, et appuyé depuis 2019par la campagne Maghreb Oléagineux, ce sont aujourd’hui près de 364 agriculteurs qui cultivent du colza en Tunisie contre seulement 55 en 2014.
Les semences européennes : un atout pour la filière oléagineuse tunisienne
Durant la dernière campagne (2019-2020), près de 12 000 hectares ont été récoltés. Ce qui a assuré une production de 17 870 tonnes de colza. Le rendement moyen de la récolte de colza a atteint 15 quintaux/ha. Cette performance a vu le jour malgré une campagne impactée par des conditions climatiques mouvementées. Et ce avec un rendement maximum de 33 quintaux/ha dans certaines régions. Ces performances témoignent de l’engagement des pouvoirs publics et acteurs du monde rural et industriel. Et ce pour répondre aux enjeux économiques et de souveraineté alimentaire.
Encore du potentiel
Avec un approvisionnement en semences de qualité, saines et traçables, c’est l’ensemble de la filière oléagineuse qui est renforcée et qui est en mesure d’exprimer son potentiel. Les agriculteurs tunisiens ont su se saisir de l’opportunité de la proximité géographique avec l’Europe. Ce qui permet non seulement un restockage rapide des semences, mais aussi une gestion logistique à moindres coûts et risques comparés à un approvisionnement dans d’autres pays.
Enfin, avec plus de 1 100 variétés inscrites, le catalogue européen offre aux agriculteurs tunisiens un large choix. Ce qui leur permet de sélectionner les semences les plus adaptées aux conditions agro-climatique de leurs exploitations.
Source : communiqué