Abdelkrim Lassoued, directeur général du financement et des paiements extérieurs à la Banque centrale de Tunisie (BCT), a expliqué, lors d’un passage radio, le contexte relatif à la nouvelle notation de Moody’s.
Abdelkrim Lassoued a souligné l’impact négatif de cette notation sur l’économie tunisienne. Il a expliqué que le classement se réfère principalement à la capacité de l’Etat à payer ses dettes extérieures.
Par la suite, le directeur général a rappelé que le PIB de la Tunisie a chuté de 8,8% en 2020. « Durant la décennie 2011-2020, le PIB était en moyenne de 0,5% en Tunisie », a-t-il ajouté. Abdelkrim Lassoued a estimé que ce taux est très faible et qu’il n’attire pas les investisseurs.
Le responsable a également cité le déficit de la balance commerciale comme élément pris en compte par Moody’s. Il a noté que la balance commerciale a enregistré un déficit de 10,1% en 2020.
Lors de son intervention, Abdelkrim Lassoued a mentionné la dette publique qui s’est élevée à 84,6% du PIB en 2020, contre 74,6% en 2019. La dette extérieure, de son côté, a également enregistré une hausse. Le directeur général a expliqué qu’elle est passé de 65% du PIB en 2019 à 70% du PIB en 2020.
« Un autre indicateur impacte la classification! Il s’agit du taux de chômage. » a expliqué Abdelkrim Lassoued. Il a atteint 17,4% en 2020.
Par ailleurs, Abdelkrim Lassoued est revenu sur certains éléments mentionnés dans le communiqué de Moody’s. L’agence de notation avait évoqué l’impact du contexte politique tunisien sur la notation. Elle a cité la crise politique relative à la nomination du chef du gouvernement en 2020. Moody’s a aussi expliqué que la fragmentation du parlement tunisien a contribué à l’instabilité de la situation en Tunisie.
« Néanmoins, le bilan n’est pas complètement négatif », a poursuivi le responsable de la BCT. Il a cité à titre d’exemple la balance commerciale. Le déficit s’y est établi à 6,8% du PIB fin 2020, contre 11,2% en 2018.