Les avenues Habib Bourguiba et Mohamed V à Tunis, connaissent, samedi matin, un déploiement massif des unités sécuritaires, en prévision des deux manifestations organisées séparément par le Mouvement Ennahdha et le Parti des Travailleurs.
Il s’agit d’un dispositif sécuritaire au cours duquel les unités sécuritaires ont installé des barrages bloquant l’accès à l’avenue Habib Bourguiba, où les cafés et les magasins ont baissé leurs rideaux par crainte d’éventuels actes de violence. Et ce en dépit des renforts sécuritaires qui ont été déployés dans les ruelles du centre ville.
En outre, l’avenue de Paris enregistre un mouvement important de passants. De ce fait, les unités sécuritaires mises en place fouillent et contrôlent les identités des passants qui veulent accéder à la principale artère de la capitale.
A noter que la circulation du métro de la station de la République vers les stations de Barcelone et de Tunis-marine a été interrompue en prévision des deux manifestations.
De son côté, le porte-parole du ministère de l’Intérieur Khaled Hayyouni a déclaré à la TAP que son département a pris ces mesures. Et ce en se basant sur le principe d’impartialité envers toutes les parties concernées par ces manifestations.
« Ces mesures s’inscrivent dans le cadre du rôle du ministère d’encadrer les mouvements de protestation et préserver le caractère pacifique des manifestations », a-t-il souligné.
Par ailleurs, le Mouvement Ennahdha a appelé ses partisans et ses sympathisants à descendre dans la rue pour « défendre les institutions de l’Etat et stopper les appels au chaos et à la dissolution du Parlement».
Le Parti des Travailleurs, auquel se joindra l’Union des forces jeunes, organise pour sa part un rassemblement de protestation place Helmi Manaï à Bab el-Khadhra, à midi, suivi d’une marche en direction de l’Avenue Habib Bourguiba.
Ainsi, il appelle ses partisans et tous les Tunisiens à se mobiliser dans la rue pour manifester contre «les rétrogrades destouriens et islamistes».
Une manifestation d’Ennadha réclamant « l’unité nationale » et la « stabilité politique »
Par ailleurs, des milliers des partisans du Mouvement Ennahdha, venus de différentes régions, ont organisé, samedi, à Tunis, une imposante manifestation réclamant « l’unité nationale, le respect de la Constitution, la stabilité politique et le dialogue ».
Les manifestants ont pris le départ de l’avenue Mohamed V, au niveau de Montplaisir, en direction de l’avenue Habib Bourguiba.
Entonnant des chants et des hymnes de la Révolution, les participants à la manifestation ont scandé des slogans revendiquant un développement équitable et de sérieux projets de développement, et appelant à « barrer la route aux rétrogrades et aux dictateurs ».
« Fidèles au sang des martyrs », « le peuple veut Ennahdha », criaient les sympathisants du parti, brandissant le drapeau tunisien à côté de la bannière d’Ennahdha.
La manifestation a été menée par des leaders nahdhaouis de premier rang dont Noureddine Bhiri, Ali Laârayedh, Imed Hammami et Ajmi Ourimi, a constaté le correspondant de l’agence TAP.
Fathi Ayadi, dirigeant au sein du Mouvement, a déclaré à la TAP que des personnalités politiques ont pris part à la manifestation « de manière non officielle ».
« A travers cette manifestation, Ennahdha invite tous les partis politiques à un dialogue permettant de trouver des solutions à la situation difficile que connaît le pays sur les plans politique, économique et social », a-t-il dit.
Il a, dans ce sens, estimé que « le dialogue représente la seule et unique solution » à cette crise.
S’agissant de la manifestation à laquelle a appelé le Parti des Travailleurs, Ayadi a souligné que « tous ces mouvements sont légitimes en Tunisie, en espérant qu’ils respectent et la loi et la Constitution ».
Avec TAP