Le Fonds monétaire international (FMI) a réitéré, mardi, son appel à lancer un dialogue social élargi en Tunisie.
Il a, également, plaidé en faveur de la création d’une structure nationale pour gérer les entreprises publiques en difficulté. Le dialogue social élargi devrait faciliter l’engagement avec succès des réformes économiques et sociales recommandées. A indiqué lors d’une conférence de presse en ligne, Chris Geiregat, chef de l’équipe du FMI, chargée de la mission menée dans le cadre de la consultation pour 2020, au titre de l’Article 4 pour la Tunisie.
Il a noté que les autorités tunisiennes doivent s’engager dans un dialogue national avec les différentes parties prenantes pour garantir « ‘une appropriation des réformes proposées, de la part de la société tunisienne et partant réussir leur implémentation et en faire profiter tout le monde ».
« Je pense que si, au passé, les réformes n’ont pas été mises en place, c’est parce qu’il n’y avait pas cette appropriation de la part de la société civile. Il faut que les autorités tunisiennes commencent à expliquer à la population la gravité et la fragilité de la situation et qu’elles engagent un dialogue social afin que toutes les parties sachent qu’elles devraient faire des concessions pour que tout le monde profite des réformes », a-t-il insisté.
Le FMI a déjà plaidé, au terme de sa mission à distance du 9 au 18 décembre 2020 et du 4 janvier au 13 janvier 2021, menée dans le cadre de la consultation pour 2020 au titre de l’Article 4 pour la Tunisie, en faveur d’un “pacte social” pouvant porter sur la masse salariale de la fonction publique, une réforme des subventions, le rôle des entreprises publiques dans l’économie, le secteur informel, l’équité fiscale, les reformes anti-corruption et l’environnement des affaires.
Une structure générale pour gérer les entreprises publique Interrogé sur la situation des entremises publiques en difficultés et si elles ont fait partie de la consultation Tunisie-FMI, Chris Geiregat a souligné que les experts du FMI ont constaté que ces entreprises ont un impact économique capital et qu’elles dominent l’économie et sont même «en position de monopole ».
« Ces entreprises contribuent de 7 à 8% au PIB, elles sont lourdement endettées (40% des dettes du PIB), mais elles ont une certaine garantie de l’Etat, lequel prend en charge leur difficultés et c’est une lourde charge pour l’Etat ». Il a plaide en faveur de la création d’une structure générale pour gérer les entreprises publiques en difficultés, dont la CPG, Tunisair et autres.
Pour améliorer leur situation, le FMI, recommande, selon Geiregat, l’adoption d’un véritable plan d’assainissement. « Il faut commencer peut être par trouver et répertorier leurs arriérées et avoir un classement pour savoir la place stratégique de chaque entreprise dans l’économie nationale et en fin créer une structure générale pour gérer ces entreprises », a-t-il dit.
Il a appelé dans le même contexte, à un surcroit d’efforts pour garantir leur bonne gouvernance, recommandant « un texte de loi pour résoudre les difficultés auxquelles fait face Tunisair, par exemple, dont la situation n’a pas été assainie depuis des années ».
Dans sa réponse à la question: si l’adoption et l’appropriation des réformes est une condition à la reprise des négociations sur le nouveau programme ? le responsable a nié l’existence de toute condition préalable: » nous mentionnons un contrat social juste parce que de fait de notre expérience, les autorités créent leur propres programmes et impliquent toutes les parties prenantes pour garantir l’appropriation (syndicats, chercheurs académiciens, société civile…), nous croyons que le succès de tout programme de réforme ne serait être garanti que lorsqu’il est accepté par toutes les parties prenante et par la société ».
Le FMI a déjà plaidé, au terme de sa mission à distance du 9 au 18 décembre 2020 et du 4 janvier au 13 janvier 2021, menée dans le cadre de la consultation pour 2020 au titre de l’Article IV pour la Tunisie, en faveur d’un “pacte social” pouvant porter sur la masse salariale de la fonction publique, une réforme des subventions, le rôle des entreprises publiques dans l’économie, le secteur informel, l’équité fiscale, les reformes anti-corruption et l’environnement des affaires. Cette mission a fait état d’une plus forte contraction de l’économie depuis l’indépendance du pays, avec un recul de l’activité économique de bien plus de 8%.
«Ceci a donné lieu, malheureusement, aussi à des pertes d’emplois et des revers dans la lutte contre la pauvreté, notamment pour les jeunes et les femmes», a déclaré Chris Geiregat. Il en ressort aussi que la crise économique a creusé le déficit budgétaire qui a atteint plus de 10% du PIB, et ce qui s’est à son tour, traduit à travers une forte hausse de l’endettement public, de 72% du PIB en 2019 à plus de 85% du PIB en 2020.
Pour 2021, le FMI projette un rebond modeste dans l’économie d’environ 3,8%. Il y a, toutefois, des risques considérables autour de cette projection. Notamment à cause de l’incertitude sur la durée et l’intensité de la pandémie. Ainsi que le calendrier de vaccinations, a fait remarquer le responsable de l’institution monétaire internationale.
Avec TAP