Quelle lecture peut-on faire du paysage politique? Sachant qu’il ne se passe pas une journée sans qu’il n’y ait une nouvelle ou un scandale qui fasse la Une des journaux. Le dernier en date étant le vaccin émirati délivré à la présidence de la République via les ambassades, puis mis à disposition aux autorités sanitaires. Que peut-on penser de ce qui se passe?
Sahbi Ben Fraj, analyste politique livre sa lecture dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com. Il précise dans ce contexte: « Il ne se passe pas un jour sans que les Tunisiens subissent un lot de scandales. D’ailleurs, j’ajouterai qu’il y a une forte probabilité que certains responsables politiques aient bénéficié du vaccin. Et le fait que certains responsables politiques ont reçu des doses de vaccin en catimini, sans que le peuple en soit informé, est une fois de plus un scandale de la République. Ce qui dénote l’irresponsabilité de certains acteurs politiques, mettant ainsi en péril les fondements de l’Etat tunisien. Alors qu’à l’heure actuelle, on entame le mois de mars sans avoir obtenu le premier lot de vaccin. »
Et pour revenir à la crise politique actuelle, l’analyste politique pointe du doigt les manœuvres du mouvement Ennahdha. Et ce, pour avoir voulu faire une démonstration de force, lors de la manifestation du samedi 27 février.
Sahbi Ben Fraj estime que cette démonstration de force avait pour but d’entamer un cycle de négociations en position de force. Ce qui a amené à la rencontre d’hier entre le président de l’Utica, Samir Majoul, le secrétaire général de l’UGTT Noureddine Taboubi et le président de l’ARP Rached Ghannouchi.
Remplacer Mechichi par une autre personnalité
De ce fait, il souligne: « Je pense que cette rencontre a pour but de remplacer Mechichi par une autre personnalité; avec la validation de ces deux centrales patronale et syndicale. Car une chose est sûre, l’échec de ce gouvernement incombe directement à Ennahdha qui reste le seul sponsor ayant soutenu le gouvernement. Et du coup, l’étape suivante, c’est qu’Ennahdha cherche à tout prix une solution politique à l’amiable avec la présidence de la République. Celle-ci devrait être acceptée par le président de la République.
Et de conclure: « Mais reste à savoir si le président de la République Kaïs Saïed accepte ce deal. Ou s’il campe sur sa position et exige la démission pure et simple de Hichem Mechichi; pour qu’il puisse nommer à son tour une personnalité de son choix. En d’autres termes, il va falloir s’armer de patience. Soit en s’attendant à ce genre de compromis, soit en se préparant à une mise en scène pour arriver à une quelconque solution. »