C’est en grande pompe que les militants du parti destourien libre (PDL) ont accueilli la présidente et la figure emblématique du parti Abir Moussi, dimanche 7 mars à Béjà. Une visite qui s’inscrit dans le cadre d’une série de visites et meetings populaires régionaux dans plusieurs régions tunisiennes baptisée » Révolution des lumières ».
En effet, il s’agit d’un meeting populaire. Il s’inscrit dans le cadre de plusieurs visites et d’autres meetings dans les régions tunisiennes. D’ailleurs, le PDL prévoit plusieurs meeting et visites à l’échelle régionale. La mobilisation et la réussite étaient bel et bien au rendez-vous à Béja puisque Abir Moussi a été très bien reçue par ses sympathisants à Béjà. Des centaines de partisans du PDL se sont rassemblés, à la Place de la municipalité de Béja, et observé un sit-in pour protester contre le régime actuel.
En véritable symbiose avec ses partisans, elle a chanté une chanson célébrant le charme de la ville. De l’autre coté, ses sympathisantes ont lancé des youyous, scandé des slogans hostiles aux obscurantistes et aux mouvements islamistes. Outre, la colère contre le gouvernement et les islamistes, les habitants de Béjà ont scandé des slogans contre la dégradation de leur pouvoir d’achat.
Dans une déclaration aux médias, la présidente du PDL a tenu à affirmer que ce gouvernorat n’est pas uniquement un réservoir électoral à visiter seulement à l’occasion des campagnes électorales. Et d’indiquer qu’elle s’est réunie avec un certain nombre d’agriculteurs. Cette rencontre lui a permis d’avoir un aperçu sur les problèmes épineux du secteur agricole dans la région.
Dans le même sillage, elle n’a pas manqué de tirer à boulets rouges contre « la stratégie adoptée par le gouvernement en ce qui concerne le secteur agricole ». Ainsi, elle pointe du doigt la pénurie de plusieurs produits agricoles à l’instar du lait et du blé. Outre la pénurie des produits agricoles, Abir Moussi a cité d’autres problèmes, à savoir, les problèmes de la filière de l’huile d’olive, l’endettement des agriculteurs. Evoquant les solutions, la présidente du PDL, affirme que la volonté politique fait défaut. Et ce malgré l’existence du diagnostic.
Elle a lancé la campagne « Défendons le produit tunisien ». Et a dénoncé un « sabotage méthodique » de l’économie nationale, en particulier l’agriculture. La présidente du parti politique a accusé l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche de « servir les agendas du mouvement Ennahdha ». Et faire de l’agriculteur « une carte électorale en contrôlant ses intérêts et en l’appauvrissant ».
L’intervenante a relevé que 50 pc des aliments pour bétail se vendent au « marché noir ». D’ailleurs, elle ne manque pas d’accuser le gouvernement de n’avoir pas su gérer efficacement la crise de l’ammonitrate et de nuire aux intérêts des agriculteurs et à la sécurité alimentaire nationale.
« La personne responsable de ce dossier connait parfaitement ces problèmes. Mais aucune démarche n’a été entreprise pour les résoudre ou pour faire voter les lois nécessaires ». Lance-elle.
Abir Moussi a, en outre, pointé du doigt le dysfonctionnement des services de l’État. Et ce en raison de la perturbation de l’action du gouvernement, qui à son tour a affecté les travaux de l’Assemblée des représentants du peuple.
« On ne se taira pas ». A-t-elle soutenu. « Le parti destourien libre n’acceptera pas que l’on serve des agendas partisans au détriment de l’intérêt supérieur de la Tunisie ». A-t-elle lancé.
La présidente du PDL a réitéré son refus de discuter avec « les Frères » (musulmans) qui sont « responsables de la décadence du pays ». D’après elle, « des lobbies sont en train d’œuvrer pour « blanchir » les frères en Tunisie ».
Elle a déclaré que son parti a commencé à mobiliser les Tunisiens, dans toutes les régions, pour sauver le pays. « C’est le parti destourien libre qui va réaliser la vraie démocratie (…) et défendre la souveraineté de la Tunisie qui se dirige tout droit vers la faillite. ». Abir Moussi a appelé le mouvement Ennahdha à quitter le pouvoir. Les centaines de partisans du PDL ont scandé des slogans hostiles à Ennahdha et appelé au départ de Rached Ghannouchi.
Une forte présence policière était déployée sur la Place de la Municipalité à Béja et dans les rues avoisinantes. Selon Abir Moussi, le PDL a entamé l’organisation de mouvements populaires, lancés à Monastir pour se poursuivre à Sousse et à Béja avant de se terminer, le 20 mars 2021, à Sfax.