Lors de son dernier meeting à Béja, la présidente du PDL Abir Moussi diagnostiquait les maux de l’agriculture. Et notamment dans la région du Nord-Ouest, en appelant à consommer tunisien. A l’occasion, elle affirmait que les programmes de son parti sont prêts; « en attendant de prendre les rênes du pays ».
Et rebelote. Après son triomphe à Sousse, Abir Moussi, était hier dimanche en visite au gouvernorat de la belle et verdoyante Vaga, le nom antique de l’actuelle Béja. Egalement, l’ancien grenier à blé de Rome. Une terre toute acquise à sa cause.
Et c’est en présence de milliers de ses partisans encadrés par une imposante présence policière, déployée sur la Place de la Municipalité à Béja, que la présidente du parti destourien libre a tenu son meeting.
Et ce, dans le cadre de la « révolution des lumières », une série de meetings régionaux lancés à Monastir pour se poursuivre à Sousse et à Béja. Avant l’ultime étape de Sfax, le 20 mars 2021, date de l’indépendance de la Tunisie. Tout un symbole.
Par ailleurs, elle a rappelé avoir eu, samedi 6 mars, une rencontre avec des agriculteurs de la région. Ces derniers lui ont fait part de leur détresse à cause des conditions déplorables de travail. Notamment, en rapport avec le manque de fertilisants qui risque d’anéantir les chances de réussite de la saison agricole.
Le PDL prêt à diriger le pays
Répandre l’espoir. Tel était le message adressé par la présidente du PDL aux manifestants. En assurant que son rôle en tant que parti d’opposition consiste à insuffler une vague d’espoir dans une Tunisie prise dans les affres du doute. Et « en attendant de prendre les rênes du pays, nos programmes sont prêts, notre vision est claire et nous passerons à l’action ».
Ainsi, tout indique dans les paroles prononcées pour la première fois par Abir Moussi, que le parti destourien ne campera pas longtemps dans le rôle de l’opposition. Mais qu’il est prêt à diriger le pays « en attendant de prendre les rênes du pays ». Serait-ce alors dans le scénario de la dissolution du Parlement par le Président? Une décision qui sera suivie de l’organisation d’élections législatives anticipées où le PDL caracole déjà en tête des intentions de vote?
« Défendre le produit tunisien »
« Défendons le produit tunisien », a-t-elle martelé devant la foule de ses partisans. En fustigeant le « sabotage méthodique de l’économie nationale, en particulier l’agriculture ». Tout en pointant du doigt l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche, laquelle selon ses dires sert les agendas du mouvement Ennahdha. Et ce, dans le dessein de transformer l’agriculteur en une carte électorale.
« La région du Nord-ouest n’est pas seulement un réservoir électoral que l’on visite à l’occasion des campagnes pour ensuite faire des promesses sans lendemain ». Ainsi, poursuit-elle.
Et de préciser: « 50% des aliments pour bétail se vendent au marché noir. Le gouvernement n’a pas su gérer convenablement la crise de l’ammonitrate. Ni la pénurie de plusieurs produits agricoles, à l’instar du lait et du blé, du fourrage, de l’exportation de l’huile d’olive, des zones inondables et j’en passe. Sans oublier l’endettement des agriculteurs ». C’est encore ce qu’affirme la députée et présidente du bloc parlementaire du parti destourien libre.
Pour elle, à l’image des problèmes récurrents de l’agriculture tunisienne, le dysfonctionnement des services de l’État est consécutif à la perturbation de l’action du gouvernement. Laquelle, affecte à son tour les travaux de l’Assemblée des représentants du peuple. « On ne se taira pas. Le parti destourien libre n’acceptera pas que l’on serve des agendas partisans au détriment de l’intérêt supérieur de la Nation », a-t-elle averti.
« Pas de discussion avec les Frères musulmans »
Ce parti, ajoutait Abir Moussi, est en train de mobiliser les Tunisiens, dans les quatre coins du pays pour sauver le pays. « Afin de réaliser la vraie démocratie et défendre la souveraineté de la Tunisie qui se dirige tout droit vers la faillite ».
Enfin, « le PDL ne discutera pas avec les Frères musulmans. Lesquels sont la cause essentielle des maux du pays et à l’origine de sa décadence. D’ailleurs, il faut impérativement les écarter du pouvoir », concluait l’oratrice.