La cérémonie de remise des diplômes aux douze lauréats, tous cadres de la Banque centrale de Tunisie s’est tenue ce lundi, au siège de la BCT. Et ce, en présence de son Gouverneur, Marouane El Abassi et d’Amina Bouzguenda Zeghal, Directrice Générale de l’Université Paris-Dauphine I Tunis.
Ces professionnels de la finance constituent la première promotion de ce nouveau programme de formation continue délivré par l’Université Paris Dauphine PSL à Tunis. Et ce, après dix promotions parisiennes et une promotion marocaine du même diplôme.
Ce diplôme couronne 320 heures d’enseignement divisées en cinq modules:
- Des principes de la finance islamique (droit musulman des affaires, jurisprudence, audit, etc.);
- Des principes et pratiques de la banque commerciale islamique (gestion des risques, analyse financière,…);
- Les principes et pratiques de l’investissement et du financement de projets en finance islamique (enseignement des sukuk, structuration juridique,…);
- Les principes et pratiques de la gestion d’actifs islamistes et de l’assurance Takaful (gestion d’actifs islamiques, assurance Takaful, etc.);
- Auxquels s’ajoute un module d’enseignement complémentaire (mémoire de fin d’études, grand oral, séminaires).
L’Executive Master « Principes et Pratiques de la Finance Islamique » vise ainsi à former aux métiers de la banque, de l’assurance et des marchés de capitaux. Et ce, pour les organisations et produits qui se réclament des préceptes du droit musulman.
La Tunisie s’est en effet dotée, en 2016, d’un nouveau cadre juridique
Cette volonté d’une montée en compétences des collaborateurs de la BCT s’inscrit dans le contexte législatif tunisien en matière de finance. La Tunisie s’est en effet dotée, en 2016, d’un nouveau cadre juridique relatif aux opérations bancaires islamiques. La circulaire de la BCT du 14 octobre 2019, à la rédaction de laquelle ont contribué les nouveaux diplômés, définit en cela les modalités des opérations bancaires islamiques et leurs conditions d’exercice.
La finance islamique, en croissance en Tunisie comme sur le reste du continent, fait parallèlement l’objet d’une volonté accrue de formation. Ainsi, une vingtaine de collaborateurs de diverses banques de la place et du Ministère des Finances fait déjà partie de la deuxième promotion en cours de formation à Tunis.
Un cursus reconnu
Par ailleurs, la notoriété grandissante de ce programme et sa qualité reconnue en font un cursus de plus en plus prisé dans l’industrie de la finance islamique en Afrique francophone. D’autant qu’il répond parfaitement aux enjeux du développement du continent. Lequel compte actuellement plus d’une centaine d’établissements bancaires islamiques. Sans compter les fonds et institutions de microfinance.
Pour répondre à des besoins exponentiels, certains Etats n’ont pas hésité à recourir à l’émission d’obligations souveraines respectueuses de la loi islamique, les Sukuk. Depuis 2014, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Togo ont ainsi levé 1,2 milliard d’euros grâce à l’émission d’obligations « Sharia-compliant », introduites en bourse en octobre 2016, renforçant leur liquidité et augmentant l’attractivité des prochaines émissions.
Ce développement des produits financiers islamiques répond aux besoins croissants d’un continent qui peine à accéder aux marchés financiers classiques pour se financer. Avec 53% de musulmans, l’Afrique y voit une opportunité majeure. D’ailleurs, la Société islamique de financement du développement, pourrait voir ses actifs atteindre 3700 milliards de dollars d’ici 2024.
Ces perspectives renforcent le besoin en compétences spécifiques des professionnels du secteur financier et l’attrait de l’Executive Master de Dauphine I Tunis. L’Université ouvrira très prochainement les inscriptions à sa 3ème promotion. Répondant ainsi à une demande qui reflète les perspectives de croissance de ce marché, en Tunisie et dans la région.
D’après communiqué