Selon l’UNESCO, l’égalité des genres est fondamentale pour garantir une véritable diversité des expressions culturelles et l’égalité des chances dans le travail artistique et l’emploi culturel. Et ce, malgré des progrès réalisés dans la promotion de l’égalité des genres dans les secteurs culturel et créatif. Y compris à la suite du mouvement #MeToo qui a marqué un véritable tournant. Cependant, bien des efforts restent à faire.
La nouvelle publication de l’UNESCO, « Genre et Créativité : Des avancées au bord du précipice » examine les inégalités existantes – et parfois croissantes – entre les genres. Et elle appelle à des engagements fermes et à des actions transformatrices pour la promotion de l’égalité des genres. Le rapport met également en lumière des politiques, des mesures et des programmes novateurs en matière d’égalité des genres partout dans le monde qui peuvent servir de modèle pour les responsables politiques. Les lecteurs y trouveront des politiques, des mesures et des programmes novateurs du monde entier en matière d’égalité des genres qui constituent une source d’inspiration.
Garantir une véritable diversité d’expressions culturelles
L’égalité des genres, lit-on encore, est fondamentale pour garantir une véritable diversité d’expressions culturelles et l’égalité des chances dans le travail artistique et l’emploi culturel.
Toutefois, les données qualitatives et quantitatives révèlent que les artistes et professionnelles de la culture femmes ou s’identifiant à d’autres genres continuent à se heurter à de nombreux obstacles, et comprennent l’inégalité d’accès à un emploi décent, à une rémunération équitable et à des postes de direction, ainsi que des entraves à l’exercice des droits liés à l’ancienneté.
De ce fait, la fracture numérique reste une préoccupation pressante. Les femmes étant confrontées de manière disproportionnée à des obstacles pour accéder aux outils numériques de création et de distribution artistiques. Tels que les plateformes musicales numériques, les formations en ligne, les logiciels de mixage.
En outre, une collecte de données exhaustive et fiable est nécessaire pour élaborer des politiques et des mesures qui répondent efficacement au large éventail d’inégalités subies par les artistes et professionnelles de la culture femmes ou s’identifiant à d’autres genres.
Ce rapport met en lumière un certain nombre de bonnes pratiques. Allant de programmes de formation et de mentorat aux campagnes de sensibilisation. En passant par les mécanismes visant à améliorer la visibilité des femmes artistes; les possibilités de mise en réseau; et la facilitation de l’accès au financement. Des actions transformatrices axées sur le genre exigent que les gouvernements, les industries culturelles et créatives et les organisations de la société civile travaillent ensemble.
L’environnement numérique, un nouveau front de lutte pour l’égalité des genres
Une attention particulière doit être accordée à la sécurité et au bien-être des personnes de tous les genres sur leur lieu de travail. Les artistes et les professionnelles de la culture femmes ou s’identifiant à d’autres genres continuent d’être la cible de harcèlement, d’intimidation et d’abus.
Ainsi, ces dernières années, l’environnement numérique est devenu un nouveau front de lutte pour l’égalité des genres et la liberté artistique. Lisabona Rahman, fondatrice de Sinematik Gak Harus Toxic en Indonésie, estime que l’industrie audiovisuelle est « encore très misogyne. D’ailleurs, elle cantonne les femmes à un rôle de soutien, au lieu de les considérer comme des collaboratrices ou des créatrices actives ». Selon Rahman, les nouvelles technologies n’échappent pas à l’égalité des genres. « Cette attitude dévalorisante envers les femmes qui prédomine est la source de harcèlement et de violences. Et, tant que les hommes continueront d’occuper les fonctions de pouvoir dans l’industrie et de perpétuer l’hétéronormativité, cela ne finira pas ».
L’impact extrêmement négatif de la pandémie COVID-19 sur l’égalité des genres est bien documenté. Et ce, qu’il s’agisse de l’augmentation des violences liées au genre, de l’absence disproportionnée de filles à la scolarisation en ligne. Ou de l’éligibilité limitée des femmes professionnelles aux aides sociales et économiques. Selon cette publication, sans l’application systématique d’une perspective fondée sur le genre pour la collecte de données et pour l’élaboration de réponses politiques, la COVID-19 pourrait avoir un effet régressif durable sur l’égalité des genres dans les industries culturelles et créatives. Les femmes étant représentées de manière disproportionnée dans les secteurs les plus touchés par la pandémie, y compris la culture.
La Convention de l’UNESCO de 2005
Alors que le monde célèbre l’Année internationale de l’économie créative au service du développement durable des Nations unies, ce rapport est publié au moment opportun. Cela dit, pour que l’économie créative puisse réaliser son plein potentiel, la participation active des personnes de tout genre au sein de toute la chaîne de valeur créative est impérative.
En outre, la Convention de l’UNESCO de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles et la Recommandation de 1980 relative à la condition de l’artiste peuvent servir de guide à toutes les parties prenantes pour s’engager sur la voie d’une économie créative plus égalitaire et de la réalisation de la liberté artistique pour tous.
Avec TAP