Plus de vingt ministres d’États membres de l’ONU ont publié mercredi un appel à une action urgente. Et ce, pour atteindre l’accès universel à une énergie propre et abordable d’ici 2030.
Cet appel a été diffusé lors du lancement par l’ONU de « L’Année d’action pour l’énergie ». Celle-ci ouvre les préparatifs de fond en vue d’un Dialogue de haut niveau des chefs d’État et de gouvernements sur l’énergie, en septembre 2021. Avec en toile de fond le recours à des énergies propres pour tous.
Ainsi, cet appel et le lancement virtuel marquent le début du travail de cinq groupes d’experts. Ils prépareront ensemble une feuille de route mondiale. Avec pour objectif d’atteindre l’accès universel à une énergie abordable et propre (Objectif de développement durable 7) d’ici 2030.
En effet, cette feuille de route informera des prises de décisions lors du Dialogue. Il s’agit d’une réunion de haut niveau convoquée par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres. Et ce, sous l’égide de l’Assemblée générale des Nations Unies. Ce sera également une contribution importante à la lutte contre la crise climatique. Car la consommation d’énergie représente les trois quarts de toutes les émissions de gaz à effet de serre.
D’ailleurs, « les énergies renouvelables sont une part cruciale de l’action climatique. Elles sont essentielles pour bâtir un avenir durable, prospère, et pacifique », déclarait M. Guterres. « Notre défi est clair. Pour atteindre zéro émission de gaz à effet de serre nette d’ici 2050, nous devons diminuer les émissions de carbone d’au moins 45%. Et ce, par rapport aux niveaux de 2010 d’ici 2030. Nous n’y sommes pas du tout ».
Construire une économie durable axée sur les énergies renouvelables
Selon le chef de l’ONU, la relance post Covid-19 doit servir à construire une économie durable qui s’axe autour des énergies renouvelables. Si l’on veut une transition énergétique juste et créatrice d’emplois, un environnement plus propre et plus sain, et un avenir résilient; alors il faut apporter un soutien solide aux pays en voie de développement.
Par conséquent, « le Dialogue de haut niveau sur l’énergie de cette année est l’occasion de promouvoir des solutions concrètes. Et ce, pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables à l’échelle mondiale. En faisant en sorte que le monde en développement y ait accès », a-t-il dit.
Dans les mois à venir, les ministres « champions mondiaux » inviteront toutes les parties prenantes à se joindre à eux; et ce, en prenant des engagements concrets. Ceux-ci prendront la forme de pactes énergétiques. Les gouvernements nationaux, les villes, les entreprises et les organisations de la société civile les présenteront en tant que contributions à la réalisation de l’ODD 7 et à la réduction à zéro des émissions, alignées sur les contributions déterminées au niveau national et les objectifs climatiques à long terme de l’Accord de Paris.
La feuille de route mondiale et les pactes énergétiques proposeront des solutions pour achever la transition énergétique. Ainsi que pour répondre aux besoins d’environ 800 millions de personnes qui n’ont toujours pas accès à l’électricité. Et aux près de trois milliards qui n’ont pas accès à des sources d’énergies propres pour cuisiner ou se chauffer. L’usage domestique de combustibles solides génère de la pollution de l’air en intérieur. Elle cause plus de 3,8 millions de décès prématurés par an, principalement des femmes et des enfants, en plus de ses impacts environnementaux.
Objectif : neutralité carbone d’ici 2050
« L’accélération cette année de l’action globale en faveur d’une énergie durable, qui va mener à des engagements à grande échelle par toutes les parties prenantes en prévision du Dialogue de haut niveau, devrait contribuer à une avancée conséquente vers la réalisation de l’ODD 7 d’ici 2030 et nous mettre sur la voie de la neutralité carbone d’ici 2050 ». C’est ce qu’a déclaré le Secrétaire général du Dialogue, Liu Zhenmin, et Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires économiques et sociales. « Cela nous rapprochera de l’objectif zéro émission de gaz à effet de serre nette d’ici 2050 ».
« Nous devons de toute urgence accroître les investissements et les financements pour l’accès à l’énergie durable pour tous ». C’est ce qu’a déclaré pour sa part Achim Steiner, co-président du Dialogue de haut niveau et Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). « Au vu de la baisse spectaculaire du coût des énergies renouvelables, il est économiquement judicieux pour les gouvernements nationaux et locaux, les entreprises et autres acteurs d’investir maintenant dans les technologies vertes. Lesquelles contribuent à créer de nouveaux emplois et soutiennent une relance durable après la crise de la Covid-19 ».
2021: l’énergie au cœur d’un meilleur avenir pour tous
« Au cours de cette année cruciale pour la transition énergétique, nous devons prendre des mesures audacieuses pour ne laisser personne de côté ». Tels sont les propos de sa co-présidente, Damilola Ogunbiyi, Représentante spéciale du Secrétaire général pour une énergie durable pour tous. « De l’électrification des centres de santé à la création de nouveaux emplois, l’énergie est au cœur d’un meilleur avenir pour tous. Des progrès plus rapides sur l’ODD 7 soutiendront l’action climatique, permettront de mieux nous remettre de la Covid-19 et d’atteindre nos objectifs mondiaux. Le Dialogue sera la plateforme mondiale où les gouvernements, les entreprises, les jeunes et autres parties prenantes pourront se rassembler pour s’engager à nouveau en faveur d’un avenir énergétique ambitieux ».
Parallèlement au Dialogue de haut niveau sur l’énergie se tiendra en 2021 une série de sommets et de conférences des Nations Unies. Et notamment: la Conférence mondiale sur les transports durables; le Sommet sur les systèmes alimentaires; et la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 26). Ils offriront des opportunités majeures pour faire progresser les ODD et l’Accord de Paris.
D’après communiqué