« Le renforcement des systèmes alimentaires doit être au centre des efforts de l’Afrique pour se relever de la pandémie de Covid-19 ». C’est ce qu’a déclaré Leila Mokaddem, directrice générale de la région de l’Afrique australe à Banque africaine de développement. Et ce, au cours d’une session relative aux systèmes alimentaires durables, organisée le 09 mars 2021 lors du « Southern Africa Impact Forum ».
Leila Mokaddem a, en outre, affirmé que la faim constituait, pour de nombreux Africains, une plus grande menace que la crise provoquée par la pandémie. « L’Afrique doit procéder de toute urgence au renforcement de ses systèmes alimentaires dans le cadre des efforts déployés pour lui permettre de se relever de la pandémie de Covid-19 et pour renforcer la résilience », a-t-elle appelé.
Stimuler la productivité agricole
Leila Mokaddem a, à cette occasion, présenté quatre domaines dans lesquels la BAD travaille en partenariat à la transformation du secteur alimentaire. Il s’agit de l’accroissement durable de la production d’aliments sains et nutritifs afin de répondre à la demande ; la gestion prudente des terres, des sols et de l’eau ; l’augmentation de la participation des producteurs et fournisseurs locaux de denrées alimentaires et la réduction des pertes après récolte ; l’utilisation des technologies numériques pour développer et mener la transformation des systèmes alimentaires.
« La banque soutient activement le programme technologie pour la transformation agricole en Afrique. C’est une importante initiative mise en œuvre sur le continent. L’objectif consiste à stimuler la productivité agricole en mettant rapidement des technologies éprouvées à la disposition de millions d’agriculteurs », a-t-elle encore ajouté.
Notons que les autres initiatives, qui soulignent le rôle central de la Banque dans le secteur agricole, sont le financement de Zones spéciales de transformation agro-industrielle (ZSTA) destinées à rassembler les activités agro-industrielles dans des zones à fort potentiel agricole ainsi que les opérations de promotion de l’agriculture adaptée au changement climatique.
« L’élimination des obstacles au développement agricole devrait permettre à la production agricole de l’Afrique de passer de 280 milliards de dollars américains à 1 000 milliards de dollars par an d’ici à 2030 », a estimé Leila Mokaddem lors de cette rencontre virtuelle. Elle représentait le président de la Banque Dr Akinwumi A. Adesina.
Soutenir la transformation agricole
« La Banque africaine de développement s’est engagée, en partenariat avec les principales parties prenantes, à soutenir la transformation agricole, et elle appelle les gouvernements, les banques multilatérales de développement et les différents partenaires du développement à soutenir un mécanisme de développement et à mettre en place les technologies nécessaires à la réalisation de la transformation de l’agriculture africaine ». C’est ce qu’a conclu Leila Mokaddem.
En effet, plusieurs ateliers et séries de débats ont été organisés. Notons que cette rencontre est organisée dans le cadre du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires. Ce sommet est prévu en septembre ou octobre 2021.
En présentant ces débats, l’envoyé spécial de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour le coronavirus, David Nabarro, a déclaré : « Nous cherchons à transformer les systèmes alimentaires. Et ce afin qu’ils soient plus durables et plus équitables. C’est une transformation qui contribuera à la réalisation de l’ensemble des Objectifs de développement durable (ODD). Elle est cruciale pour affronter les autres crises importantes qui se produisent actuellement sur notre planète ».
Le « Southern Africa Impact Forum » sur le développement durable s’est déroulé les 09 et 10 mars 2021. Il était organisé par le Times Higher Education et l’Université de Pretoria. Parmi les participants figuraient des universitaires et des représentants du secteur privé, de la société civile et des agences internationales.
(Source : BAD)