Les organisations de la société civile en Tunisie, tous domaines d’activité confondus, ont été sévèrement perturbées par la pandémie de COVID-19 et les restrictions qui en découlent, c’est ce qui ressort d’une enquête élaborée par l’IACE en partenariat avec Jamaity, dans l’objectif d’analyser l’impact de la COVID-19 sur les acteurs de la société civile.
Selon l’IACE, cette enquête a montré que la situation pandémique a contraint de nombreuses associations à suspendre leurs activités. D’autres se sont retrouvées dans l’obligation de passer au télétravail pour freiner la propagation de la maladie, face à la situation exceptionnelle (confinements, déplacements limités, mesures de distanciation physique, etc.
Pendant le confinement, presque la moitié des associations ont déclaré avoir arrêté leurs activités. Certaines associations ont dû arrêter leurs activités avec l’arrivée de la COVID-19. D’autres ont reporté leurs activités en attendant l’instauration des nouveaux protocoles sanitaires suivant les nouvelles instructions.
Toujours selon l’enquête de l’IACE, les associations ont reporté 48% de leurs activités. Par ailleurs, 52% des associations ont déclaré qu’elles vont apporter des changements à leurs activités pour s’adapter aux nouvelles conjonctures.
Pour s’adapter aux nouvelles activités, les associations ont fait recours à un renforcement surtout au niveau des ressources financières et humaines. La valeur moyenne de ces ressources est de 15 mille dinars. Seulement 1/3 des associations ont changé de public cible pour faire face aux changements apportés suite à la pandémie. Plus des ¾ de ces dernières ont fait recours aux bénévoles pour la mise en place de leurs activités.
Impacte au niveau des ressources financières
La crise sanitaire a également impacté les ressources financières des organisations de la société civile. Presque ¾ des associations interrogées n’ont pas pu payer leurs employés depuis l’arrivée de la pandémie au cours des 3 mois (Mars, Avril et Mai).
En moyenne, les associations qui ont déclaré avoir fait recours au salaire partiel et n’ont pu verser que 12% du salaire intégral au cours des 3 mois. Malgré des ressources financières limitées, seulement 6% des associations ont opté pour le chômage technique.
Plus que ¾ des associations interrogées ont déclaré que la principale difficulté qu’elles vont rencontrer dans les six prochains mois est la difficulté au niveau de la trésorerie. Vient en deuxième position, le souci de financement, puisque la santé financière de la plupart était déjà précaire avant la crise de la Covid-19.
Seulement 18% ont indiqué disposer de réserves de plus de 6 mois pour couvrir les charges d’exploitation à partir du mois de juin jusqu’à la fin d’année. Le reste déclare que la trésorerie ne peut couvrir les charges d’exploitation que moins de six mois à compter du mois de juin.
Pour reprendre l’activité normale après la crise sanitaire, presque toutes les associations interrogées ont exprimé un besoin d’accompagnement financier. Les résultats de l’enquête ont démontré que 88,76% des associations ont déclaré avoir besoin d’aides financières, 53,41% d’un accompagnement numérique (digital), 36,55% d’un accompagnement administratif, 22,49 % d’un accompagnement en matière de ressources humaines. 22,09% ont plutôt besoin d’informations sur les aides du gouvernement et 22,09 % de simplifications des procédures réglementaires.
Avec TAP