Comment impulser, évaluer, rendre compte de la démarche RSE? Comment structurer et organiser son pilotage? De même, comment identifier les enjeux, mobiliser les équipes et les parties prenantes externes et élaborer le plan d’actions ? Et comment communiquer, établir une stratégie de communication?
Tels étaient les points de discussion d’un séminaire de formation sur les Directives en matière RSE pour le secteur financier. Telles que développées par l’Union des Banques Arabes, en collaboration avec Schéma (une entreprise spécialisée dans la gouvernance d’entreprise (GE) et la Responsabilité Sociale d’Entreprise (RSE) dans la région MENA). Et ce, sur le thème « Conduire et Réussir une démarche RSE ».
Organisée à l’initiative de l’Union des Banques Arabes (UAB) et l’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financières (APTBEF), cette session de deux journées se tient pour la deuxième année consécutive.
En effet, ces directives mettent l’accent sur les retours d’expériences, les bonnes questions à se poser, les outils pratiques. Loin d’une démarche prescriptive qui pourrait rendre plus compliquée que nécessaire la RSE; cet ouvrage entend avant tout donner des orientations, de l’inspiration et un cadre de réflexion dans lequel le lecteur devient acteur.
Ce n’est plus une question de mécénat !
Ainsi, Mme Jouheina Gheribi, directrice exécutif du Réseau Local Pacte Mondial Tunisie a, à l’ouverture des travaux, souligné que l’organisation de cette session montre que les banques et les institutions financières s’approprient de plus en plus la notion RSE. Avec une contribution économique, sociale et environnementale de manière gagnant-gagnant. « En Tunisie, 2015 fut une année charnière dans le développement durable et la RSE », a-t-elle rappelé.
Pour sa part, Dina Kaddouh, représentante de l’UAB a affirmé que la RSE n’est ni plus une question d’amélioration d’image, ni une campagne de volontariat. A travers la RSE, les banques arabes ont un grand rôle à jouer au niveau de l’amélioration des conditions sociales, l’habitat et le développement régional. Dina Kaddouh n’a pas manqué de rappeler l’absence de stratégie globale en matière de RSE et d’environnement. « L’amélioration d’image demeure encore la principale motivation d’investissement dans la RSE », a-t-elle affirmé.
RSE : un levier du développement durable
Lors de son intervention, Alissar Chaker, représentante résidente adjointe PNUD Tunisie a notamment évoqué le rôle du secteur privé dans le développement durable qui n’est pas seulement une affaire de politique publique. « La RSE n’est plus du mécénat. C’est un levier du développement durable. Il y a des arguments financiers pour les entreprises. Elle permet d’anticiper les problèmes et se différencier de la concurrence pour améliorer la compétitivité », assure Alissar Chaker. Et d’ajouter que les opportunités d’investissement dans la RSE concernent notamment la santé, le bien-être, la production alimentaire, la mobilité dans les villages et l’énergie.
Puis, évoquant le rôle du secteur bancaire et financier, Alissar Chaker a souligné l’importance de ce secteur dans la promotion de l’innovation, en incluant les acteurs du secteur privé. Et ce, en se basant sur les produits financiers.
L’impératif du développement durable
En matière de partage d’expériences, Mme Boutheina Ben Yaghlane, Directrice générale de la Caisse des dépôts des consignations (CDC) a rappelé que la CDC est une institution responsable parce que c’est l’investisseur public durable de la Tunisie redevable d’impact socio-économique. « Les enjeux du développement durable sont au cœur de la stratégie de la CDC à travers notamment l’inclusion sociale, l’emploi et la parité hommes / femmes. La CDC cible aussi la réalisation des objectifs du développement durable (ODD). Elle est depuis 2019 la première institution publique à être labellisée RSE en Tunisie », souligne Mme Boutheina Ben Yaghlane.
Et d’ajouter que le développement durable n’est pas un choix, mais un impératif et un enjeu majeur pour exercer le métier d’investisseur.
Mme Boutheina Ben Yaghlane a, en outre, rappelé la mise en place par la CDC d’un système de gestion sociale et environnementale aligné à celui de la Banque mondiale; avec aussi la mise en place d’un système de mesure d’impact.
Raisons responsables
A la clôture de la première session de cette journée, Mouna Saïed, déléguée de l’APTBEF a tenu à souligner que tous les ingrédients sont là pour réussir des stratégies RSE. « Echangeons les meilleures pratiques pour accélérer la démarche RSE. Il est vrai que le secteur bancaire fait beaucoup de mécénat. La formation, les énergies renouvelables, l’égalité du genre sont aussi importantes pour la RSE. Mais on veut, au niveau de l’APTBEF, mettre en valeur les différentes actions RSE de manière plus organisée », conclut Mouna Saïed.