« La résolution du problème de l’eau potable et d’irrigation en Tunisie, notamment, dans le gouvernorat de Sfax, constitue le plus grand défi pour le ministère de l’agriculture, au cours de la prochaine décennie ». C’est ce qu’a indiqué le ministre par intérim de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la Pêche, Mohamed Fadhel Kraiem. Et ce lors d’une plénière consacrée lundi, à l’ARP, aux questions orales des députés.
« L’eau constitue un réel problème en raison des faibles précipitations, dues aux changements climatiques, outre les grands changements intervenus ces dernières années, aux niveaux des habitudes de consommation », a-t-il dit. Et ce dans sa réponse à une question posée par la députée d’Ennahdha, Meriem Ben Belgacem, sur les coupures d’eau à Sfax.
Il est désormais nécessaire de réfléchir à une stratégie complémentaire pour faire face au problème de l’eau en Tunisie, d’autant plus que les quatre prochaines années seront marquées par de grands défis en termes d’approvisionnement en eau potable dans de nombreuses régions, y compris le gouvernorat de Sfax.
Concernant les délais de réalisation de la station de dessalement d’eau dans la région, le ministre a indiqué que ce projet sera lancé à partir de janvier 2024. Il a encore précisé que ce projet comprend 7 composantes dont 6 déjà effectuées. L’objectif consiste à permettre aux entreprises tunisiennes de contribuer à sa réalisation.
Raccordement anarchique
« En 2019, le déficit en eau dans le gouvernorat de Sfax était de l’ordre de 14% », a indiqué Kraiem. Et de préciser que plusieurs projets ont été entrepris par la SONEDE, notamment le forage de puits profonds pour réduire la consommation d’eau. Ce qui a permis de réduire le déficit à 12% en 2020.
Le ministre a rassuré que son département oeuvre à assurer un approvisionnement normal en eau durant la saison estivale 2021, dans le gouvernorat de Sfax. Et ce grâce à la réalisation de deux projets d’approvisionnement en eau potable pour 6000 habitants, moyennant 8MD, l’amélioration du rendement de 5 systèmes hydrauliques, le déblocage de 6 autres, en identifiant des solutions pour le recouvrement de non-payés de la SONEDE.
« Le ministère lutte en outre contre le raccordement anarchique d’eau au réseau d’approvisionnement », a-t-il dit. Le ministre a, dans ce sens, précisé que 50 raccordements anarchiques à Sfax ont été déjà éliminés. Il a, à cet égard, appelé les groupements hydrauliques à coordonner avec le ministère pour lutter contre ce phénomène.
Un déficit à 27 mille mètres cubes par jour
La députée Meriem Ben Belgacem a souligné, lors de son intervention, la nécessité d’intervenir d’urgence pour faire face au problème d’approvisionnement à Sfax. Elle a aussi souligné l’absence fréquente d’eau dans les foyers, les écoles et les lycées de la région outre l’absence de l’eau d’irrigation. Ce qui a porté préjudice au secteur agricole d’autant que les coupures durent des semaines.
Notons que « les ressources en eau dans la région de Sfax sont estimées à 191 mille mètres cubes, contre une consommation quotidienne de 218 mille mètres cubes. Soit un déficit à 27 mille mètres cubes par jour », selon le ministère .
Pour la députée, la date d’entrée en exploitation de la station de dessalement d’eau à Sfax, prévue en janvier 2024, est une date lointaine. Et ce par rapport aux difficultés rencontrées actuellement par les habitants de la région.
Avec TAP