Le secrétaire général adjoint chargé du secteur privé relevant de l’UGTT, Mohamed Ali Boughdiri, a affirmé que l’initiative du Chef du gouvernement Hichem Mechichi sur le plan des réformes économiques n’est pas un substitut à celle de l’UGTT. Laquelle s’adressait au Président de la République, au mois de novembre 2020.
Dans une déclaration à l’Economiste Maghrébin, Mohamed Ali Boughdiri indique que le Bureau exécutif de la centrale syndicale ne s’est pas réuni encore autour de cette initiative. D’ailleurs, il cite le secrétaire général de l’UGTT Noureddine Taboubi qui a considéré « qu’il ne s’agit pas d’un dialogue. C’est une rencontre de concertations. Et il n’a rien à voir avec l’initiative de l’UGTT ».
Le syndicaliste rappelle que la centrale syndicale considère que l’origine de la situation économique critique et du blocage dans le pays est la crise politique. Et ce, à cause des tiraillements politiques entre les trois présidences. « Surtout chez les partis politiques qui priorisent l’intérêt individuel sur l’intérêt de la patrie », continue-t-il. Il rappelle, également, que l’UGTT n’a pas donné une recette magique.
« L’UGTT a adressé son initiative au président de la République car elle considère que le président est la personne la plus apte à diriger ce dialogue. Notamment parce qu’il est le garant de la Constitution et de la souveraineté de l’Etat », explique-t-il.
« L’initiative de l’UGTT cible toutes les parties prenantes contrairement au dialogue de Hichem Mechichi qui demeure restreint ». C’est ce qu’il fait encore remarquer.
Par ailleurs, notre interlocuteur rappelle que suite à l’accord du président de la République l’initiative de l’UGTT, le dialogue a été suspendu. Et ce à cause des tiraillements politiques entre les deux têtes de l’exécutif. Cependant, « tôt ou tard, l’initiative de l’UGTT sera relancée de nouveau. Car les Tunisiens n’ont qu’un seul choix, à savoir le dialogue », dit-il avec détermination.
Répondant à notre question sur la vision de la centrale syndicale pour les réformes économique, notre interlocuteur affirme que l’UGTT a bel et bien une vision propre à elle.
Pour le syndicat, les sujets économiques prioritaires sont:
- Etablir la confiance entre les trois présidences. Et les appeler à se pencher sur les soucis du peuple tunisien et rejeter les tiraillements politiques.
- Toutes les réformes économiques doivent prendre en considération la défense de la souveraineté nationale.
- L’instauration d’un nouveau modèle de développement qui rompt définitivement avec l’ancien modèle.
- La réforme fiscale.
- La lutte contre l’économie parallèle.
Enfin, le syndicaliste est revenu sur la réunion entre le bureau exécutif de la centrale syndicale. Et le vice-président du groupe de la Banque mondiale chargé des affaires de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), Ferid Belhaj.
En effet, le Bureau exécutif de l’UGTT a affirmé qu’elle œuvrera à rapprocher les points de vue. Et à inciter les employés à donner plus de valeur ajoutée. De son coté, le représentant de la Banque mondiale a affirmé que l’UGTT est une partie crédible. Elle bénéficie du respect des institutions financières internationales.
« La Banque mondiale cherche un terrain d’entente entre les trois parties de la production, à savoir le gouvernement, le syndicat et le patronnât. Et ce, pour que les institutions financières internationales continuent à soutenir la Tunisie », conclut-il.