Dans une allocution prononcée à l’occasion du lancement du satellite « Challenge One », le président de la République Kais Saied a exprimé sa fierté de l’événement qui reflète, selon lui, l’aspiration de la Tunisie et des jeunes Tunisiens à dépasser les limites de la terre et gagner l’espace.
« Ce projet fruit de compétences typiquement tunisiennes est une leçon qui démontre qu’en présence de volonté réelle, nous pouvons atteindre le ciel», a déclaré Kais Saied.
« Notre richesse réelle est inépuisable ainsi que notre capital humain », a-t-il souligné, ajoutant que le peuple tunisien et la jeunesse tunisienne sont capables de surmonter toutes les difficultés et problèmes et faire face à tous les dangers en Tunisie mais aussi dans le monde entier. « Nous ne manquons de rien sauf d’une volonté nationale réelle et d’objectifs nationaux inchangeables », a-t-il dit.
Et d’ajouter, « nous sommes fiers de notre indépendance, de notre passé, de nos parents et grands parents et nous sommes aussi fiers de vous les jeunes, fierté de la Tunisie, qui créera le futur sur terre et dans l’espace ».
Kais Saied a, à cette occasion, rappelé sa proposition relative à la création d’une institution constitutionnelle pour l’éducation. « Cette institution devrait sauvegarder nos acquis dans le domaine de l’éducation ainsi que notre système éducatif, important moyen pour faire avancer le pays, loin des tiraillements politiques », a-t-il souligné.
Evoquant la fête de l’indépendance, Kais Saied a affirmé que l’indépendance réelle se manifeste dans les rapports de respect et d’égalité qu’entretiennent les Tunisiens entre eux et avec le reste du monde. « Cette fête est aussi une occasion pour rappeler les sacrifices de nos ancêtres et de nos parents qui ont nourri ces terres avec leurs sangs et qui nous ont donné la possibilité de construire un pays indépendant mais aussi prospère et riche de compétences humaines », a-t-il tenu à préciser.
Une femme tunisienne à la station spatiale ISS
Mohamed Frikha a, pour sa part, souligné que cet accomplissement représente un cadeau au peuple Tunisien. « Il s’agit du fruit de toute une génération de culture et de savoir ainsi que du travail d’un vingtaine d’ingénieurs tunisiens encadrés par Telnet», a-t-il précisé.
Ce premier satellite représente un premier pas vers l’espace. Cette étape s’inscrit dans une approche voulant faire de la Tunisie un pôle spatial en Afrique.
Mohamed Frikha a, à cette occasion, annoncé la mise en place d’une école spécialisée dans les sciences de l’espace en collaboration avec l’Etat. « Nous avons aussi présenté une proposition au cosmodrome russe de Baikonour pour envoyer une femme tunisienne à la station spatiale ISS. « Elle sera la première femme arabe à visiter la station », a-t-il dit.
« Internet of Things »
Challenge One, qui a été lancé depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, à bord de la fusée russe Soyouz-2, est un petit satellite qui pèse environ 3 kilogrammes. Il servira pour la technologie de l’Internet des objets (IOT- Internet of Things ».)
« Challenge-One », conçu et développé par des compétences exclusivement tunisiennes, permettra la transmission des données utiles aux habitants de la terre par la connexion des objets situés sur la Terre (Internet of Things) via l’espace en utilisant, pour la première fois au monde, le protocole de communication LoRa destiné à la base pour des réseaux terrestres.
Le satellite permettra la communication et l’échange de données entre différents équipements, dans de nombreux domaines, notamment le contrôle, le transport, l’agriculture et la logistique, en recevant les données et en les envoyant à des fournisseurs du monde entier.
D’après l’ingénieur tunisien en aérospatial, Ahmed Fadhel, « Challenge 1″ est le premier satellite tunisien et maghrébin et le sixième à l’échelle africaine ». « L’évènement revêt une grande importance, dans la mesure où il va ouvrir de nouvelles perspectives en matière de formation des ingénieurs et étudiants dans les domaines des technologies de l’espace », a-t-il dit.
D’après la société Telnet, la conception de ce satellite « s’inscrit dans le cadre de la recherche scientifique et de l’innovation et vise la validation de concepts dans les nouvelles technologies et le développement d’applications associées, pour les élargir ensuite, à l’échelle universelle, par le lancement d’une constellation de 30 satellites ».
Avec TAP