Noureddine Taboubi, le secretaire général de l’UGTT est revenu sur le dialogue national. Et ce lors de son interview accordée aux deux chaînes El Wataniya 1 et France 24, en ce vendredi 26 mars 2021.
Le premier volet de cette interview a porté essentiellement sur l’avancement du dialogue national. A cet effet, Noureddine Taboubi a fait savoir que le dialogue national demeure maintenu avec le président de la République Kaïs Saïed.
Il précise dans ce contexte: « Il a été convenu avec le président de la République, lors de ma rencontre d’aujourd’hui, la mise en place du dialogue national dans les prochains jours. Et je suis convaincu que ce dialogue sera différent des autres. Et bien entendu, il y aura la participation des jeunes. Car faut-il le rappeler que les jeunes sont l’avenir de la Tunisie. L’important serait d’obtenir un résultat. Et j’ajouterais que le dialogue national aura lieu sous l’égide de la présidence de la République ».
Et de poursuivre: « Aujourd’hui, il sera grand temps de construire ensemble cette nouvelle Tunisie. Vous savez que depuis l’indépendance, la Tunisie n’a jamais connu une telle crise. D’où l’urgence du dialogue national. Car tout le monde espére une nouvelle Tunisie ».
Pour ce qui est de la feuille de route, Noureddine Taboubi a souligné que le plus important est de ne pas dialoguer pour dialoguer. Il précise : « Il faut qu’il y ait une conscience collective pour sauver le pays de la crise socio-économique qui se pointe à l’horizon. Aujourd’hui, les attentes des Tunisiens sont de taille. Améliorer le pouvoir d’achat des Tunisiens, éliminer la pauvreté et bien d’autre… »
Avant d’ajouter: » Il faut dire que la réunion avec le président de la République était constructive. A mon sens, il s’agit d’un pas positif ».
Et de poursuivre: « Et si nous nous trouvons dans cette situation de crise, la responsabilité incombe à tout le monde. Ainsi, j’appelle le chef du gouvernement à dire la vérité aux Tunisiens sur l’état des finances de l’Etat, des entreprises publiques, etc… »
Selon lui, la crise remonte à 2016 avec l’ancien chef du gouvernement Youssef Chahed. Il précise dans ce contexte: « D’ailleurs, tous les gouvernements qui se sont succédé à ce jour, ont fait en sorte de ne pas révéler les vrais chiffres. Aucun des chefs du gouvernement n’a révélé la vérité aux Tunisiens ».
Et pour revenir aux réformes des entreprises publiques, Noureddine Taboubi estime que le problème n’est pas lié à la masse salariale ou aux salaires des employés, mais c’est tout le système qu’il faut revoir. Les cas sont à étudier un à un. C’est le cas de toutes les entreprises publiques et à titre d’exemple Tunisair…Par contre les solutions existent.
Par ailleurs, il est également revenu sur la récente rencontre avec le chef du gouvernement Hichem Mechichi ainsi qu’avec celle des acteurs économiques à Beït El Hekma où le mot d’ordre était la conciliation avec les hommes d’affaires. Il souligne à cet effet: « A quoi cela sert-il de les mettre en prison, alors qu’il aurait fallu qu’ils règlent ce qu’ils doivent à l’Etat. Et s’ils étaient en règle, ils ne seraient pas pris en otage par la classe politique qui fait de la surenchère ».