Le médecin et ancien Ministre de la Santé publique, Saadeddine Zmerli est décédé, aujourd’hui, à l’âge de 91 ans.
Saadeddine Zmerli est né le 7 janvier 1930 à Sidi Bou Saïd à Tunis.
Les débuts
En 1949, et après une année préparatoire à l’Institut des hautes études à Tunis, Saadeddine Zmerli intègre la faculté de médecine de Paris. Il devient externe des hôpitaux de Paris en 1952. En 1955, il est interne.
Il assiste, dès 1960, aux premières greffes rénales mondiales effectuées dans le service d’urologie du professeur Roger Couvelaire à l’hôpital Necker. Il passe le concours d’agrégation d’urologie en décembre 1962.
Saâdeddine Zmerli entame sa carrière professionnelle en commençant comme chef de clinique assistant à la faculté de médecine de Paris.
Le médecin s’installe en Algérie suite à l’absence de faculté de médecine en Tunisie et y passe le concours de spécialité. Il se classe deuxième. Saadeddine Zmerli gravit les échelons en évoluant du grade de maître de conférences à professeur agrégé de chirurgie. Il dirige le service d’urologie de l’hôpital Mustapha Pacha.
Saadeddine Zmerli est connu pour avoir découvert le degré de température assurant la plus longue survie du rein prélevé, soit 4 degrés Celsius.
Le retour du fils prodige
De retour en 1973 en Tunisie, le président Habib Bourguiba le charge de créer un service d’urologie à l’hôpital Charles-Nicolle.
Puis, en octobre 1976, il donne des cours de pathologie chirurgicale urologique à la faculté de médecine de Tunis.
Le , il réussit à réaliser la première greffe du rein au Maghreb. Cet événement est suivi par plusieurs autres opérations similaires.
Saadeddine Zmerli joue un rôle important dans la rectification de la loi concernant la greffe d’organes le , dont les buts principaux étaient la légalisation de la greffe à partir de donneurs vivants.
Il participe activement à l’implémentation et le développement d’autres services d’urologie dans le pays. Il permet une pratique plus courante de la greffe rénale.
En dehors de l’urologie, la greffe rénale, qu’il a initiée en Tunisie, a inspiré la greffe d’autres organes, tels que la transplantation cardiaque.
Parcours associatif et politique
Saadeddine Zmerli devient le premier président de la Société algérienne de chirurgie (1964-1970) et organise en mai 1965 les premières Journées médicales maghrébines.
Le médecin est également connu pour être l’un des membres fondateurs de la Ligue tunisienne des droits de l’homme. Il en est le premier président en 1977. Saadeddine Zmerli préside également son premier congrès après la révolution le , onze ans après l’interdiction de ses activités sous le régime du président Zine el-Abidine Ben Ali.
Saadeddine Zmerli devient également vice-président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme pour quatre mandats de 1979 à 1985 et de 1993 à 2000.
Il occupe aussi, du au , le poste de ministre de la Santé publique.
En tant que ministre, il se concentre sur les problèmes d’accès aux soins sanitaires dans les différentes régions du pays.
Durant ce mandat, il interdit le système d’activité privée complémentaire des professeurs aux hôpitaux publics. Il oblige également tous les médecins à choisir entre les secteurs public et libéral. Ceci provoque une vague de démissions massives de plusieurs professeurs hospitalo-universitaires.
Par la suite, il est nommé ambassadeur de la Tunisie en Suisse pendant deux ans.
Il est par ailleurs l’un des membres fondateurs du Mouvement des démocrates socialistes.
En 2011, le ministère de la Santé publique le nomme président du Comité national d’éthique médicale.