Beaucoup de nos politiques, souvent à l’abri des critiques et de discours jusqu’à haineux, découvrent que leur passif dans la gestion du pouvoir est plus important que leur passé de militant.
L’idée peut paraître insensée. Saugrenue même. Elle se vérifie cependant tous les jours que Dieu fait. La voici: les parties qui ne cessaient hier de critiquer et de vilipender le pouvoir en place découvrent qu’elles subissent aujourd’hui les tracas dont souffraient leurs adversaires politiques.
C’est qu’une démocratie est ainsi faite. Tous ceux qui occupent les devants de la scène, et pas uniquement le pouvoir, s’exposent à une adversité. Leurs faits et gestes, leur parcours, leurs relations, sont épiés et examinés à la loupe. Rien n’est laissé au hasard, notamment lorsqu’il y a un intérêt quelconque à leur porter ombrage.
L’espace public, on le sait, depuis l’ère des lumières, met en débat tout ce que la société charrie comment événements. Tout est pratiquement examiné; notamment lorsqu’une liberté d’opinion arrive à s’imposer dans le vécu quotidien des peuples.
Et ce n’est pas de la philosophie. Mais une réalité que nous observons tous sous nos yeux. Bien des composantes politiques ou autres qui attiraient hier la sympathie et arrivaient à ne pas être des cibles de discours jusqu’à haineux, sont aujourd’hui bousculées par de multiples contrariétés.
Et cela n’est pas du tout facile
Seconde remarque à faire à ce sujet. Tous découvrent qu’il ne suffit pas d’avoir une bonne cause à défendre ou des arguments en béton pour être entendus et obtenir gain de cause. C’est que la communication dans une société démocratique a ceci de particulier: elle n’est pas une affaire d’amateurs. En fait, le passif dans la gestion des affaires intéresse beaucoup plus et est plus important que le passé militant des uns et des autres.
Il lui faut des outils, des moyens et de la compétence. Elle fonctionne à force de stratégie qui exige la mise en place d’objectifs, de cibles, de schèmes de transmission, de médiaplanning, etc. Et cela n’est pas du tout facile.
Et les contrariétés sont, à ce niveau, multiples. A commencer par celles que représente la presse; et ce, qu’elle soit écrite, audiovisuelle ou encore électronique. Avec partout les mêmes fonctionnements qui ont été souvent présentés par de nombreux observateurs.
D’abord, la recherche du scoop. Ensuite, du sensationnel. Enfin, de ce qui ne va pas. L’occasion est ici de se remémorer quelques expressions comme « la presse ne s’intéresse qu’aux trains qui n’arrivent jamais à l’heure ». Un reproche en quelque sorte, auquel le grand journaliste français, Pierre Lazareff, avait répondu un jour « Faites qu’ils arrivent à l’heure et l’on en parlera plus jamais ».
Et lorsque les querelles idéologiques ou encore personnelles se mêlent de la partie, on ne sortira pratiquement jamais de l’auberge.