Le budget de l’État comporte des fonds consacrés à la Caisse Générale de Compensation (CGC), la subvention de l’énergie et la subvention des transports en commun. Ainsi, il n’existe pas un seul fond de subvention. La Tunisie s’est dotée d’un système composé de 3 enveloppes d’aide aux consommateurs.
La subvention de l’énergie représente un fonds consacré au rééquilibrage des prix des hydrocarbures. La subvention aux transports en commun, quant à elle, vise à renforcer le secteur et améliorer la qualité des services en plus de la stabilisation des prix d’utilisation des transports en communs. Elle inclut également le transport scolaire et universitaire. Cet article se focalise principalement sur l’histoire du troisième fond : la Caisse Générale des Compensations.
Les origines
La Tunisie a instauré la Caisse générale des compensations (CGC) pour la première fois en 1945. Face à la hausse des prix de certains produits à cause de la guerre. L’autorité coloniale a décrété la mise en place de cette caisse.
Par la suite, et depuis l’Indépendance, la CGC a eu pour principal rôle le soutien de la politique nutritionnelle et alimentaire nationale. Au fil des années, le budget de la CGC a augmenté considérablement, ceci afin de compenser l’inflation et la hausse des prix. Certaines initiatives gouvernementales ont essayé de limiter le rôle de la caisse.
Ainsi, et à titre d’exemple, en 1984, le gouvernement a doublé le prix du pain. Ceci a provoqué les « émeutes du pain ». Les autorités décidaient, après dix jours de heurts et de confrontations entre les forces armées et la population, d’annuler l’augmentation.
En 1996, une deuxième tentative de limitation du rôle de la CGC a vu le jour. En effet, la loi de finance réduit les subventions et ira même jusqu’au retrait de celles-ci pour certains produits tel que le sucre en morceaux, la viande bovine et les engrais.
Dsns une tentative d’apaisement des tensions, Ben Ali a annoncé en 2011, l’élargissement de la liste des aliments concernés par la CGC. Il y a intégré les tomates en conserve, le sucre en poudre, les pâtes et couscous. Il a également rétabli la subvention du lait demi-écrémé. Cette dernière avait été retirée en 2009.
La caisse générale des compensations voit son volume augmenter considérablement. On notera qu’elle était à 4,2 millions de dinars en 1970, 1048 millions de dinars en 2008, 1570 millions de dinars en 2016 et 2400 millions de dinars en 2021.
Liste des produits subventionnés
Selon une liste publiée par le ministère du Commerce en 2018, les produits concernés par les subventions de l’Etats sont : le sucre à usage domestique, les huiles végétales, le pain, la baguette, la farine, la semoule, les pâtes alimentaires, le couscous, le lait demi-écrémé, le café (pur et mélangé), le thé (vert et noir), les médicaments fabriqués en Tunisie, la levure et les voitures populaires.