« Gouvernement de l’oubli et de l’insouciance!« , c’est ce qu’ont choisi les ingénieurs des entreprises publiques comme slogan lors de leur mouvement de protestation du 05 avril 2021.
L’Ordre des Ingénieurs Tunisiens (OIT) a appelé ses adhérents des entreprises publiques à observer une grève ouverte à partir d’aujourd’hui 05 avril 2021. En plus de la marche, l’OIT a appelé à la tenue de deux manifestations au cours de cette semaine. Elles se dérouleront devant le siège de l’OIT. Une manifestation se tiendra également, le jeudi, à la place de la Kasbah.
Ces mouvements visent l’application de l’accord relatif à des primes spécifiques signé le 29 décembre 2020. La signature de cet accord résulte de protestations antérieures. Elles avaient eu lieu suite à l’exclusion des ingénieurs des entreprises publiques des accords de 2017.
« Ces accords avaient accordé des primes à ceux travaillant dans la fonction publique et avaient exclu ceux des établissements étatiques! », nous a expliqué le doyen de l’OIT Kamel Sahnoun.
Kamel Sahnoun, nous a également affirmé que l’accord entre le gouvernement et l’Ordre a été transcrit dans un P.V datant du 16 février 2021. « Il s’agit d’un accord officiel et non d’une promesse », a-t-il ajouté.
« Les mouvements de protestation résultent du retrait du gouvernement de cet accord! Des ingénieurs travaillant dans certaines entreprises ont perçu les primes. Néanmoins, et début mars, nous avons découvert que le gouvernement ne comptait pas inclure l’ensemble des entreprises publiques dans les versements! » a déclaré Kamel Sahnoun.
« Près de 4 000 ingénieurs ont quitté la Tunisie ente 2011 et 2020″
Selon une déclaration à leconomistemaghrebin.com, Bassem Bounatirou, membre du bureau du secteur public à l’OIT a fait savoir que près de 4 000 ingénieurs ont quitté la Tunisie ente 2011 et 2020.
« Il y a 8 000 ingénieurs qui travaillent dans le secteur public! » a affirmé le membre du bureau. Il a ainsi nié les informations selon lesquelles 12 000 ingénieurs bénéficieront de ces primes.
« Les ingénieurs des établissements publics se spécialisent notamment dans des domaines techniques fortement demandés! », a déclaré la même source. Tout en expliquant les raisons du départ de ces 4 000 individus.
Les ingénieurs, selon lui, choisissent de plus en plus de partir à l’étranger. Il a également appelé le gouvernement à se préoccuper davantage de la situation des ingénieurs afin de limiter la fuite des cerveaux.
Ce chiffre, assez alarmant, nous rappelle que la fuite des cerveaux représente un fléau qui touche de nombreux secteurs en Tunisie. Ingénieurs, enseignants-chercheurs et médecins cherchent à quitter le pays. En 2018, l’ordre des médecins affirmait que 45% des jeunes médecins qui étaient inscrits l’année dernière à l’ordre avaient quitté la Tunisie.
Après le passage à tabac des doctorants chercheurs, devant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, devrions nous véritablement être surpris des intentions de notre élite scientifique?