Des victimes de torture ont décidé de porter plainte contre des agents de la police judiciaire. Ces agents refusent l’exécution des mandats d’amener émis par les Chambres de la justice transitionnelle contre les auteurs de violations.
En effet, « il s’agit d’une consécration manifeste du phénomène d’impunité ». Ont-ils estimé. Les représentants des victimes s’exprimaient lors d’une conférence de presse, mercredi. La Coalition civile pour la défense de la justice transitionnelle et l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) ont organisé conjointement la conférence en question.
Par ailleurs, la conférence de presse s’est déroulée en présence des familles des victimes. Les participants ont pointé du doigt l’obstination des officiers de la police judiciaire à ne pas accomplir leur rôle. Ce rôle consiste à assurer la présence des personnes accusées de violations lors des procès.
La non-exécution de la police judiciaire des mandats d’amener tombe sous le coup du Code pénal qui prévoit de nombreuses sanctions pour refus d’obtemper. Affirme Raoudha Grafi, présidente d’honneur de l’Association des magistrats tunisiens (AMT) et membre de la Coalition civile pour la défense de la justice transitionnelle.
« Ne pas faire comparaître les personnes accusées de violations graves des droits de l’Homme vise à les couvrir vu que la majorité d’entre elles appartient aux forces de l’ordre ». A-t-elle déploré.
La police judiciaire n’a pas exécuté 57 mandats d’amener délivrés par la Chambre spécialisée en justice transitionnelle de Tunis. Elle n’a pas, également, exécuté 21 mandats d’amener émis par la Chambre spécialisée en justice transitionnelle du Kef.
De son côté, Jamel Barakat, frère du martyr Fayçal Barakat et représentant des familles des victimes, a fait remarquer que « le but de cette procédure n’est pas de se venger des auteurs de violations mais d’appliquer la loi ». D’ailleurs, il a critiqué leur absence des audiences.
La Coalition civile pour la défense de la justice transitionnelle est composée de plusieurs associations et organisations dont :
-L’OMCT ;
-La Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) ;
-Le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) ;
– Avocats Sans Frontières (ASF) ;
-L’AMT ;
-Et l’organisation Al-Bawsala.
Avec TAP