Encore un enregistrement fuité d’une supposée conversation entre la chroniqueuse Maya Ksouri et la cheffe du cabinet présidentiel Nadia Akacha à propos d’une ingérence étrangère. Ainsi que de pressions exercées sur le Président dans le choix de son chef du gouvernement. Si cet audio s’avérait authentique, ce serait un dossier explosif. A l’ère des enregistrements fuités…
Cela devient un phénomène à la mode. Mais gare: c’est illégal! Car il s’agit de divulguer des conversations personnelles et confidentielles via des enregistrements fuités. Et ce, pour les faire circuler ensuite sur les réseaux sociaux. C’est également malsain parce que ces pratiques douteuses font de nous, à la limite, des voyeurs qui observent malicieusement l’intimité de nos dirigeants.
Et c’est dans cet esprit que le sulfureux ex-député d’Al Karama, Rached Khiari, connu pour sa proximité étroite avec les islamistes d’Ennahdha, publiait hier mercredi sur son compte FB un second enregistrement supposé fuité. Cette fois, il s’agit d’une conversation entre la célèbre chroniqueuse Maya Ksouri et probablement la cheffe du cabinet présidentiel Nadia Akacha. Même si à aucun moment on entend la voix de cette dernière.
Le « petit café » avec Poivre d’Arvor
Si l’enregistrement s’avérait authentique, Maya aurait pris « un petit café » avec l’ambassadeur de France, Olivier Poivre d’Arvor. Ce dernier venait de rentrer d’une réunion à la présidence de la République.
« J’ai fixé un rendez-vous avec lui après sa réunion à Carthage. Il m’a informé avoir suggéré Khayem (NDLR Khayem Turki) pour le poste de chef du gouvernement ».
Sur la lancée, l’avocate aurait également affirmé à son interlocutrice avoir tout fait pour le dissuader de ce choix. Et que l’ambassadeur aurait regretté son choix: « Il m’a dit: on fait comme si de rien n’était. »
Un Président sous influence ?
« Cet enregistrement est basé sur des messages vocaux envoyés sur Whatsapp entre Maya Ksouri et Nadia Akacha. Les enregistrements qui montrent l’influence exercée sur le président de la République Kaïs Saïed ont été fuités par une personne de leurs connaissances. En fait, Saïed doit être destitué de ses fonctions suite à ces informations dangereuses. Puisqu’il est tenu en otage par ces deux femmes », fanfaronnait Rached Khiari.
Encore une fois, si cette discussion attribuée à Maya Ksouri était authentique, il s’agirait d’une affaire explosive.
Car, selon le contenu de cette conversation fuitée, il s’agit d’une part de grave ingérence de la diplomatie française dans les affaires internes de notre pays. D’autre part, cela laisse penser que le président de la République serait manipulé par son propre entourage. A l’instar de l’influente et mystérieuse Nadia Akacha qui aurait influencé ses décisions.
« Les régentes de Carthage »
Et ce n’est pas tout. Car avant-hier mardi, Rached Khiari publiait un premier enregistrement d’environ une minute qui semble être un extrait de la conversation entre les deux femmes. Il l’intitulait « Les régentes de Carthage, épisode 1 ». Il y était question d’écarter l’ancien chef du gouvernement Elyes Fakhfakh et son remplacement par Hichem Mechichi. « Le seul qui nous est acquis à 100%, qui sera un homme de paille à la Kasbah. Puisque c’est Carthage qui prendra les commandes du pays », entendait-on.
Rappelons à cet égard que le député indépendant Yassine Ayari a appelé le président de la République « à réagir et à saisir la justice militaire au sujet de sa cheffe de cabinet ». Et ce, « pour regagner la confiance des Tunisiens ».
« Nadia Akkache est en train de traiter avec des lobbies et des ambassades étrangères. Saïed doit sauver l’institution de la présidence de la République de cette situation. Je l’appelle à ne pas rater cette chance ». Ainsi réagissait, en réaction à l’enregistrement fuité.
Reste la question de savoir pourquoi l’ex-député d’Al Karama a fait fuiter ces enregistrements explosifs à plus d’un titre?
Certainement pour porter atteinte à l’image du locataire du palais de Carthage. Lequel évolue, selon ses dires, dans un lieu de combines, de magouilles et de coups fourrés. Bref, un homme sous influence.