Le WWF Afrique du Nord a lancé, via la plateforme zoom, le projet People & Cork (Gens et liège) « Amélioration des valeurs du paysage culturel du chêne-liège en faveur d’un développement communautaire local dans les subéraies de la région du Kroumirie-Mogods ». L’objectif du projet est de contribuer à la restauration du paysage forestier du chêne- liège. Car il connait une dégradation alarmante dans les subéraies de la région du Kroumirie Mogods. De même que de valoriser ce patrimoine national.
Ce projet vise essentiellement à promouvoir les pratiques cultuelles et naturelles des utilisations traditionnelles et durables des paysages forestiers du chêne-liège en Kroumirie-Mogods. Il vise également à valoriser le potentiel forestier de la région. Et ce, par la communication et le plaidoyer. C’est ce qu’explique la coordinatrice du projet au sein du WWF Afrique du Nord, Imen Khemiri.
En effet, « c’est un projet de 24 mois (janvier 2021-décembre 2022). Il cible la région Kroumirie-Mogods s’étalant sur trois gouvernorats (Jendouba, Béjà et Bizerte). Par ailleurs, la Fondation Mava mobilisera 150 mille euros pour la mise en œuvre du projet, indique-t-elle.
En effet, ce projet ambitionne d’optimiser l’implication des populations locales dans la préservation du potentiel national du chêne-liège. Et ce, à travers l’amélioration des connaissances sur les liens entre les pratiques culturelles et la biodiversité; ainsi que le renforcement des capacités locales pour des pratiques de gestion améliorées et durables du paysage forestier du chêne-liège.
Toujours selon la coordinatrice du projet, un musée dédié à la valorisation du chêne-liège sera créé à Tabarka. La fondation le réalisera en partenariat avec la municipalité. Outre le développement d’une stratégie de communication et d’un catalogue de paysage de la subéraie et l’application d’un système de labellisation WILD TUNISIA au paysage du chêne-liège.
De l’importance du chêne-liège
Les intervenants à cette journée ont surtout mis l’accent sur la dégradation des peuplements du chêne-liège dans les subéraies de la région du Kroumirie-Mogods. Ainsi que sur l’ampleur de la disparition spatio-temporelle et la vulnérabilité croissante de ces subéraies sous l’effet des activités humaines (surpâturage, coupes illicites d’arbres…), des incendies, des maladies mais aussi des changements climatiques.
Par ailleurs, ils ont à ce titre appelé à une action coordonnée et impliquant toutes les parties prenantes. Ainsi que les populations locales pour préserver le paysage forestier du chêne-liège. Et optimiser son exploitation en prenant en considération tous les aspects environnementaux, culturels et socio-économiques.
La superficie des subéraies en Tunisie est passée de 127 mille hectares en 1950 à 99 mille hectares en 1991 et à seulement 90 423 ha en 2005. Ce chiffre devrait être encore plus bas aujourd’hui. C’est ce que fait savoir Habib Kachouri de la Régie d’Exploitation forestière.
Régression des subéraies tunisiennes
Il a soulevé la tendance vers la régression de la superficie des subéraies tunisiennes. Et ce, de 22% (durant 40 ans) et 9% (durant 15 ans). Soit l’équivalent d’environ 700 ha/an.
Toujours selon lui, la régression des subéraies tunisiennes est essentiellement due à :
– L’absence de la régénération naturelle;
– Les incendies et aux ravageurs attaquant les peuplements;
– Le dépérissement des feuilles;
– L’absence d’un programme de plantation et de régénération assistée.
La production totale du liège était de 90655 quintaux durant la période 1959-1970. Puis elle est passé à 49823 quintaux durant la période 2007-2018.
Il a aussi souligné le retard cumulé en matière de récolte de liège au cours des 12 dernières années. Ce qui dégrade la qualité de liège disponible et représente un manque à gagner important sur le plan économique.
Avec TAP