La visite du président de la République Kaïs Saïed en Egypte a fait couler beaucoup d’encre. D’ailleurs, il s’agit de sa première visite officielle dans ce pays depuis la prise de ses fonctions en octobre 2019. Le président de l’Organisation internationale de la sécurité globale Mazen Cherif décortique cette visite pour les lecteurs de L’Economiste Maghrébin. Pour lui, il s’agit d’une visite importante qui donne un nouveau souffle à la relation entre les deux pays.
En effet, l’expert en sécurité globale a souligné l’importance du renforcement des relations diplomatiques entre la Tunisie et tous les pays arabes. « L’Egypte est un pays très important au niveau des équilibres géostratégiques dans la région ». Ainsi lance-t-il. Pour lui, il n’est pas possible que la Tunisie abandonne l’Egypte ou que l’Egypte abandonne la Tunisie. La visite de Kaïs Saïed annonce, à ses dires, un nouveau tournant dans les relations tuniso-égyptiennes.
Faisant allusion au conflit entre le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et les islamistes, le spécialiste a affirmé qu’il s’agit de la cuisine interne de l’Egypte. « Nous n’avons pas le droit de nous en mêler ». C’est encore ce qu’il affirme fermement.
Puis, revenant sur la visite de Kaïs Saïed à Al-Azhar, le spécialiste a souligné l’importance de la mobilisation de la Zitouna et Al-Azhar contre les esprits fanatiques et extrémistes dans la région.
L’Egypte et la Tunisie sont capables de barrer la route à l’extrémisme
« D’ailleurs, la fondateur d’Al-Azhar est Tunisien ». Ainsi, pour notre interlocuteur, la Tunisie et l’Egypte, à travers les deux institutions religieuses, peuvent barrer la route à la propagation de l’extrémisme. Par ailleurs, il propose que l’Université Karaouiyne (Maroc), se joigne à cette union. Pour rappel, la Tunisienne Fatima al-Fihriya a fondé cette mosquée/université.
Par ailleurs, Mazen Cherif affirme que la coordination entre la Tunisie et l’Egypte sur le dossier libyen est très importante. « La stabilité de la Libye ne peut être que bénéfique pour les deux pays », dit-il.
En effet, la Libye de l’après guerre peut absorber plusieurs chômeurs tunisiens et égyptiens. Surtout dans un contexte économique critique, estime-t-il.
Enfin, le soutien de Kaïs Saïed à l’Egypte au sujet de sa sécurité hydrique est une position honorable qui lui vaut l’estime sur la scène internationale, conclut-il.