Violence, agression verbale, incitation à la haine contre les femmes et manque de respect à l’égard des institutions de l’Etat. Tel est entre autres, le bilan de la coalition Al-Karama, depuis la formation de son bloc parlementaire. Cependant, cette coalition veut encore faire parler d’elle à travers une initiative législative qui couperait l’herbe sous les pieds du ministère de l’Intérieur. L’objet de discorde cette fois, n’est autre que le passeport tunisien.
Ainsi, ce bloc parlementaire n’a rien trouvé de mieux que de priver le ministère de l’Intérieur de l’une de ses prérogatives, à savoir, la délivrance des passeports, pour l’accorder aux mairies! D’ailleurs, depuis des mois, le président du bloc parlementaire Seifeddine Makhlouf crie sur tous les toits « l’importance de son initiative ». Il semble, ainsi, que le passeport tunisien soit devenu le nouveau cheval de bataille de cette coalition, cette fois.
De ce fait, en cas d’adoption de ce projet de loi, en cours de discussion, aujourd’hui, 22 avril à la Commission parlementaire des droits et des libertés, le ministère de l’Intérieur n’aura plus aucun rôle dans la gestion et la délivrance des passeports aux citoyens. Et chaque citoyen se pourrait se rendre à sa mairie pour déposer la demande d’obtention du passeport et pour le récupérer. Une initiative qui interpelle à plus d’un titre. Surtout si on se rappelle que ce bloc parlementaire n’entretient pas de bonne relation avec le ministère de l’Intérieur et les forces de l’ordre. D’ailleurs, le scandale de l’aéroport Tunis-Carthage en est la preuve.
Mais que prévoit cette initiative législative?
La délivrance des passeports serait donc la prérogative des mairies et des consulats. Le dépôt de la demande d’obtention de ce document se ferait en ligne. Alors qu’il est actuellement valable pour cinq ans, l’initiative législative propose une validité de dix ans. Sachant que seule la justice dispose de l’autorité de priver un Tunisien de son passeport.
Ainsi, il est attendu que cette initiative fasse couler beaucoup d’encre. D’abord, car elle touche à un document primordial à tous les Tunisiens, sans exception. Ensuite, parce que ce document officiel relève de la sécurité, dans un contexte où le pays est en guerre contre le terrorisme.
Enfin, cette initiative nous inciterait, également, à nous interroger sur la capacité et la disposition des mairies. Lesquelles peinent déjà à concrétiser la décentralisation, à assurer ce service.
Affaire à suivre…