La pandémie du Coronavirus offre à la Tunisie l’opportunité d’attirer davantage d’investissements étrangers, a estimé le directeur général de l’Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur (FIPA), Abdelbasset Ghanmi, dans une interview accordée à l’agence TAP.
«En dépit de la chute des investissements étrangers en 2020 (-24%), la Tunisie dispose encore d’une certaine compétitivité qui lui permet d’attirer davantage d’investissements », a assuré le directeur général de la FIPA.
« Les chiffres illustrent l’attractivité de la destination tunisienne en matière d’investissements, mais il est nécessaire de la renforcer, en améliorant le climat des affaires et en développant la compétitivité notamment dans les secteurs de l’infrastructure et de la logistique. Ces facteurs sont pris en considération par les investisseurs ».
Evoquant le Covid-19, le directeur général de la FIPA a indiqué que les pays européens ont été confrontés à des difficultés liées à l’approvisionnement en produits de santé, de certains pays lointains comme ceux de l’Asie du sud-est, en raison de cette crise.
De ce fait, préconise-t-il, il est indispensable pour la Tunisie, de savoir tirer profit du transfert d’une partie des activités des entreprises européennes de l’Asie, vers les pays du sud de la méditerranée.
« Les pays européens recherchent aujourd’hui, des zones qui soient à proximité d’eux, afin de s’approvisionner en produits de santé, à l’instar des pays africains, ce qui représente une opportunité pour la Tunisie de se repositionner et d’attirer les investissements étrangers dans le secteur des industries pharmaceutiques ».
D’après le responsable, plusieurs demandes émanant d’entreprises étrangères opérant dans le secteur des industries pharmaceutiques qui souhaitent investir en Tunisie, ont commencé à affluer.
Trois nouvelles priorités pour la FIPA
S’agissant des programmes visant à attirer les investissements, mis en place par l’agence, au titre de cette année, Ghanmi a fait savoir que la FIPA œuvre à adapter ses activités à la conjoncture nationale et internationale.
Il a, par ailleurs, ajouté que l’agence a fixé trois priorités pour minimiser les impacts liés au Coronavirus. La première priorité vise à préserver les investissements étrangers actuels, et ce, en aidant les entreprises installées en Tunisie à assurer leur pérennité.
La deuxième priorité concerne l’adoption d’une politique visant à attirer davantage d’investissements étrangers et à faire de la Tunisie, une alternative aux pays asiatiques.
Il a précisé, dans ce sens, que des contacts ont été menés avec des bureaux d’expertise, afin de convaincre les entreprises européennes à transférer leurs activités en Tunisie.
La 3e priorité, vise la promotion de la communication numérique, des avantages compétitifs de la Tunisie et des opportunités d’investissement dans certains secteurs, comme le textile, le numérique ou les industries pharmaceutiques.
Quatre secteurs prometteurs pour attirer les IDE
De nombreux spécialistes estiment qu’il n’est plus possible pour la Tunisie, d’attirer les investissements directs étrangers (IDE) dans des secteurs classiques tels que le textile, l’habillement et l’industrie manufacturière, alors qu’il existe des secteurs technologiques plus efficaces et à forte valeur ajoutée.
Le DG de la FIPA, a fait savoir qu’une étude réalisée par l’agence en 2019, a montré que la Tunisie dispose d’avantages comparatifs dans quatre secteurs: les composants automobiles, l’aéronautique, le numérique et l’industrie alimentaire.
Et de poursuivre que la crise sanitaire mondiale a provoqué un changement dans le classement des secteurs les plus attractifs pour l’investissement et créée de nouvelles opportunités. Il a expliqué que l’agence a revu ses priorités et a élaboré une politique de promotion sectorielle qui s’adapte à l’actualité internationale actuelle et aux orientations de l’Etat dans ses plans de développement, post-Coronavirus, et ce, en s’orientant vers des secteurs prioritaires ayant un caractère stratégique et une compétitivité élevée.
Il s’agit des secteurs du numérique, de la mécatronique, des industries pharmaceutiques, du textile technique et des activités liées au développement technologique et à l’innovation, outre que les secteurs de l’agriculture et des industries alimentaires.
Pour Ghanmi, il s’agit actuellement, d’attirer les investissements directs étrangers dans le secteur du textile et de l’habillement, en particulier le tissu technique, qui malgré les difficultés, reste le premier secteur en Tunisie en termes de nombre d’entreprises industrielles actives, soit environ 1100 entreprises à participation étrangère, représentant plus de 40% du total des entreprises industrielles étrangères implantées en Tunisie.
Réformes programmées pour améliorer le climat des affaires
Le DG de la FIPA a affirmé que la Tunisie continue de revoir les programmes de réforme pour mieux améliorer le climat des affaires et les investissements, en particulier, ceux liés à la lutte contre les répercussions de la pandémie de Covid-19. Il s’agit d’apporter un appui aux entreprises étrangères d’une part, et de généraliser la numérisation et les nouvelles technologies, pour faciliter la création de projets en Tunisie, d’autre part. L’objectif est aussi, d’améliorer les infrastructures.
A cet égard, il a indiqué que la Tunisie s’apprête à lancer le plan de relance économique, pour pallier aux répercussions économiques et sociales de la pandémie et garantir le rétablissement de l’activité économique et la concrétisation des grandes réformes.
5 représentations de la FIPA à l’étranger
Par ailleurs, Ghanmi a précisé que la FIPA compte pour la mise en œuvre de sa stratégie promotionnelle, sur ses représentations à l’étranger dont le nombre s’élève, actuellement, à 5 bureaux en Europe, à savoir en France, Italie, Espagne, Allemagne et Royaume-Uni.
Par ailleurs, « la FIPA va promouvoir de nouvelles destinations, en ouvrant des représentations en Asie de l’Est (Japon, Chine) et en Amérique du Nord ( Canada, USA), et ce via des contrats avec des bureaux de conseil dans le domaine de l’investissement, pour l’aider à mieux étudier ces marchés, explorer les opportunités d’investissement et évaluer les résultats obtenus ».
Avec TAP