La crise sanitaire de la pandémie a mis à nu les défaillances du secteur de la Santé ainsi que les violences à l’encontre du corps médical et paramédical. C’est ce qu’a révélé le rapport annuel du FTDES (Forum Tunisien pour les droits économiques et sociaux) dans son édition de 2020.
Le rapport du FTDES révèle que ce secteur a connu une baisse significative de la qualité des services des soins notamment lors de ces dernières années ainsi que la pénurie des médicaments et la corruption dans ce domaine.
En effet, le rapport met en lumière la détérioration du secteur de la santé publique. Et ce, en raison des années de marginalisation, de négligence…
D’ailleurs, les problèmes du secteur ne sont pas récents. Car faut-il rappeler que cela remonte bien avant le 14 janvier 2011, les hôpitaux se plaignaient déjà du manque du matériel et des mauvaises conditions du travail.
Même si les Tunisiens réclament une santé pour tous comme le stipule l’article 38 de la Constitution : « La santé est un droit pour chaque être humain. L’État garantit la prévention et les soins sanitaires à tout citoyen et fournit les moyens nécessaires pour garantir la sécurité et la qualité des services de santé.
L’État garantit la gratuité des soins pour les personnes sans soutien et à faible revenu. Il garantit le droit à une couverture sociale, tel que prévu par la loi. »
Autrement dit, l’État a l’obligation de fournir un traitement gratuit pour les personnes à revenus limités. Tout comme il devra garantir le droit à une couverture sociale.
Violences médicales: 400 plaintes entre 2015 et 2016
Si le nombre de violences à l’encontre du corps médical et paramédical a augmenté, le ministère de la Santé a déposé 400 plaintes entre 2015 et 2016.
On rappelle également l’affaire des stents périmés dont 14 cliniques étaient impliquées ainsi que l’implication de 49 médecins dans cette affaire. Ce qui a conduit à impacter 151 malades.
Il en va de même pour les 11 nourrissons morts par infection nosocomiale au centre de maternité et de néonatalogie de la Rabta à Tunis, du 4 au 15 mars 2019.
Aujourd’hui, avec la crise de la Covid, le corps médical n’a cessé de tirer la sonnette d’alarme sur la situation sanitaire qui est catastrophique. Cela dit, tout ceci n’a pas empêché les gouvernements successifs de réduire le budget de la santé.
Ce qui nous amène à la déduction suivante d’après le rapport du FTDES, la violence s’est multipliée. Car à ce jour, le citoyen blâme le médecin dans le cas de la mort d’un de ses proches. Ce qui expose les médecins à deux types de menaces, la première du fait qu’il soit au premier rang de la contamination du virus. Et la seconde menace émane des citoyens, elle peut être d’ordre physique ou verbale l’incriminant de la responsabilité de la mauvaise prise en charge des patients.