Le dirigeant du mouvement Ennahdha et membre du conseil de la Choura, Samir Dilou a indiqué que la réunion de cette instance, qui se tient à partir de ce samedi après-midi et demain dimanche, doit se focaliser sur la situation générale du pays et discuter des préparatifs pour le 11ème congrès du mouvement ainsi que de la date de sa tenue.
Les membres du conseil de la Choura ont exprimé leur détermination à fixer la date du congrès qui a pris beaucoup de retard, a affirmé Samir Dilou.
Prévu initialement fin 2020, le 11ème congrès du mouvement Ennahdha a été reporté à cause de la situation épidémiologique du Coronavirus dans le pays, avait expliqué Ennahdha dans un communiqué publié en novembre dernier.
Rappelons qu’une centaine de dirigeants d’Ennahdha ont signé un document en septembre 2020, invitant le président du mouvement, Rached Ghannouchi à « annoncer explicitement encore une fois qu’il ne présentera pas sa candidature à la présidence d’Ennahdha lors du 11ème congrès ».
Ils ont appelé également à l’engagement de ne pas modifier l’article 31 des statuts du parti, avait alors indiqué Samir Dilou, un des signataires du document.
Notons que l’article 31 des statuts et règlement intérieur d’Ennahdha dispose « qu’aucun membre ne peut assurer la présidence du parti plus de deux mandats consécutifs. Une fois élu, le président du parti se consacre à sa mission ».
Processus de réforme de l’intérieur
Plusieurs dirigeants d’Ennahdha à l’instar de Samir Dilou et Abdellatif Mekki étaient contre l’amendement dudit article. Ces derniers ayant évoqué dans différentes déclarations médiatiques, la nécessité de respecter le règlement et les statuts du mouvement et de faire en sorte que « le reste des dirigeants du mouvement puissent avoir la possibilité d’y assumer leurs responsabilités ».
Ce document mentionne que « les expériences comparées dans les pays, les organisations et les partis soulignent l’importance de l’alternance en termes d’efficience et d’efficacité ». « L’alternance consacre véritablement le modèle du parti démocratique », souligne le document.
Sous le titre « l’avenir d’Ennahdha: entre les risques de reconduction et les opportunités de l’alternance », le document attire l’attention sur les risques de reconduction dans le sens où cela « peut entamer la crédibilité du mouvement ». Car, argumente le document « introduire une modification aux constitutions et lois permet aux présidents et gouvernants de se maintenir au pouvoir, une des caractéristiques des dictatures et du pouvoir unique ».
Un deuxième document, signé par une centaine de dirigeants d’Ennahdha en octobre 2020, note qu’il ne s’agit pas de la première lettre adressée à Rached Ghannouchi. Il s’agit d’une étape dans le cadre d’un long processus et de tentatives de réforme de l’intérieur…face à la dégradation de la situation que le mouvement n’a pas connu tout au long de son histoire. Une lettre qui clôt une étape et entame l’étape suivante ».
Avec TAP