Le crime odieux perpétré vendredi dernier contre une agente administrative dans le commissariat de Rambouillet est l’œuvre d’un Tunisien qui souffre de « certains troubles de la personnalité ». Ainsi, le terroriste avait sollicité « une consultation psychiatrique » au centre hospitalier de Rambouillet, le 19 février. C’est ce que révèle le procureur de la République antiterroriste, Jean-François Ricard. Et ce, à propos du profil de l’auteur de l’attentat.
Pourquoi, diable, à chaque attentat terroriste perpétré hors de leurs frontières, les Tunisiens retiennent leur souffle; de crainte que l’auteur ne soit des leurs?
Sacrilège
Après la tragédie de Rambouillet, l’heure est au désarroi, à la tristesse, à la colère et à l’incompréhension. En effet, un Tunisien de 36 ans s’est attaqué sauvagement à l’arme blanche à Stéphanie (49 ans). Cette dernière, mère de deux jeunes filles (13 et 18 ans), était agente administrative dans un commissariat de Rambouillet. Et ce, alors qu’elle regagnait paisiblement son poste après la pause déjeuner. Un crime odieux et gratuit par-dessus le marché, commis un vendredi, un jour saint de la semaine, au mois saint de ramadan, au cri d’Allahou akbar, d’habitude un paisible appel à la prière. Le comble de l’infamie.
La France sous le choc de l’attentat
L’acte barbare passe en boucles dans les journaux télévisés en France et ailleurs. En soulevant un choc énorme en France et une infinie tristesse en Tunisie. Au nom de quelle idéologie ce clandestin, régularisé en 2019 et accueilli humainement sur le sol français, a-t-il sauvagement ôté la vie d’une citoyenne française, car elle n’embrassait pas la même religion que lui? Et quel message adresse-t-il au monde entier d’une Tunisie, jadis terre de tolérance et de paix, désormais réservoir de violence et du terrorisme?
Radicalisation crescendo
Mais que savons-nous au juste de l’assaillant, de l’auteur de cet attentat? Selon son profil Facebook, Jamel Gorchene publiait jusqu’en 2020 des posts presque exclusivement consacrés à la défense des Musulmans et à la lutte contre l’islamophobie. A partir d’avril 2020, au moment du confinement, il ne publie plus que des prières pieuses et des versets coraniques.
En octobre 2020, quelques jours après l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie pour avoir montré des caricatures du prophète de l’Islam, il change sa photo de profil. Et il rejoint une campagne intitulée: « Tout sauf Mohamed prophète de Dieu ».
« Troubles de personnalité »
Nouveau rebondissement. Dans un point de presse tenu hier dimanche 25 avril, le procureur de la République antiterroriste Jean-François Ricard a fait savoir qu’une rapide exploitation de son téléphone a révélé que « l’agresseur avait, immédiatement avant de passer à l’acte, consulté des vidéos de chants religieux glorifiant le martyr et le jihad ». Précisant à l’occasion qu’« un Coran a été saisi dans le scooter à proximité des lieux du crime et un tapis de prière dans le cabas qu’il avait avec lui. Sa radicalisation paraît peu contestable », a commenté M. Ricard. Il a également précisé que Jamel G. présentait également « certains troubles de la personnalité ».
« Le père de l’assaillant a souligné que son fils avait adopté une pratique rigoureuse de l’islam. D’un autre côté, il a également mentionné différents troubles du comportement qu’il avait pu remarquer chez son fils au début de l’année ». Ainsi poursuit le procureur de la République. Ajoutant que l’auteur de l’attentat avait « sollicité une consultation psychiatrique au centre hospitalier de Rambouillet le 19 février; puis eu un nouveau rendez-vous le 23 février. Cependant il semble que son état n’a nécessité ni hospitalisation ni traitement ».
D’autre part, selon le correspondant de l’AFP, son cousin Noureddine affirmait que l’assaillant était « quelqu’un de calme et pas particulièrement pieux ».
Toujours selon le média français, sa cousine trentenaire, Sameh, avait affirmé que « Jamel était suivi par un psychiatre en France, car il souffrait de dépression ».
Interviewé par le site français le Point suite à cette triste affaire, le professeur Yadh Ben Achour livrait une conclusion amère et désabusée: « Il y a un problème tunisien ». C’est tout dire.