La Directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI), Kristalina Georgieva a assuré, dans une lettre en date du 23 avril à l’adresse du Chef du gouvernement Hichem Mechichi que « le FMI est, et restera un partenaire fiable pour la Tunisie ».
Kristalina Georgieva a mentionné dans sa lettre au chef du gouvernement qu’elle a demandé à son équipe d’entamer des entretiens techniques avec les services du gouvernement tunisien dès que le FMI a reçu le programme de réforme. « Nous sommes également disposés, comme toujours, à vous apporter notre soutien sous la forme d’assistance technique et de formations », ajoute la directrice générale du FMI.
Notons que la Tunisie présentera aux représentants du Fonds monétaire international (FMI), au début du mois de mai 2021, son programme de réforme économique. Une forte délégation tunisienne effectuera une visite à Washington conduite par le chef du gouvernement et composée du ministre de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’investissement, le gouverneur de la Banque centrale et le président de l’Utica.
« Aucun accord ne sera possible si la crise institutionnelle perdure »
Commentant la lettre de la directrice générale du FMI au chef du gouvernement tunisien, Radhi Meddeb a souligné que « l’acceptation des conditions du FMI permettra peut-être, après une cure sévère d’austérité inévitable, d’améliorer la situation des finances publiques et des grands équilibres macro financiers ».
D’ajouter que cette acception des conditions du FMI ne permettra pas d’améliorer le quotidien des tunisiens. Ni d’impulser la confiance, l’investissement, la création de richesses et le retour de l’espoir. Pour Radhi Meddeb, aucun accord ne sera possible si la crise institutionnelle perdure au plus haut niveau de l’État.
« La Tunisie a besoin d’une politique économique et financière inclusive qui permette à chaque tunisienne et tunisien d’être partie prenante au processus de développement et de création de richesses. L’inclusion doit être le dénominateur commun de toutes les politiques publiques. Le redressement de notre industrie, de notre agriculture et de nos services à haute valeur ajoutée doit être une priorité nationale. Des stratégies sectorielles ambitieuses doivent être définies et mises en œuvre sans délai. La bureaucratie doit reculer, les situations de rentes aussi. Nous devons assumer d’être des citoyens du XXIème siècle, globaux, performants et solidaires. », estime Radhi Meddeb.
« Le programme de réforme n’est pas encore prêt ! »
Invité sur les ondes de RTCI, l’économiste Ezzeddine Saidane a souligné que le programme que le gouvernement tunisien compte présenter au FMI n’est pas encore prêt. Selon lui, ce programme doit s’attaquer à trois points essentiels considérés comme des obligations. Il s’agit, en effet, de la masse salariale de la fonction publique, l’annulation des compensations des hydrocarbures et le sauvetage des entreprises publiques. « Nous avons encore un sérieux problème de crédibilité », estime Ezzeddine Saidane.
« Nous devons commencer par nous-mêmes… »
L’ancien ministre des Finances Nizar Yaiche a, dans un post sur sa page LinkedIn, souligné que « tout programme réussi doit démarrer avec notre vision pour notre pays et notre stratégie ».
Et d’ajouter : « Ce programme doit être économique et social, en plus de ses dimensions monétaire et budgétaire. La croissance économique doit être au cœur. Elle ne marche que si elle est équitable. La croissance économique équitable doit y être un axe fondamental […] Pour changer de cap, nous devons commencer par nous-mêmes, et nous focaliser sur l’essentiel. We have to do our homework first« .
M.T