Suite à l’attentat de Rambouillet contre une fonctionnaire de la Police par un tunisien résident en France, des Tunisien(ne)s de France et d’Europe ont, dans une déclaration signée par 23 organisations de l’immigration et plus de 90 personnalités en France et en Europe, condamné, avec la plus grande vigueur, cet assassinat sauvage. Ils ont aussi exprimé leurs plus sincères condoléances aux enfants de la victime, à sa famille ainsi qu’à ses collègues de travail.
Ces Tunisien(ne)s, franco-tunisien(ne)s, membres d’associations de la société civile en France et en Europe ont exprimé à la fois leur effroi et leur colère face à la multiplication de ces actes terroristes d’autant plus que des tunisiens en sont les auteurs.
« Certes, ces assassins ne sont qu’une infime minorité au regard des centaines de milliers de Tunisien(ne)s qui vivent et travaillent paisiblement en France. Mais ce n’est malheureusement pas la première fois que des Tunisiens sont ainsi directement impliqués dans des actes et assassinats terroristes en France », rappellent les signataires de cette même déclaration.
Et d’ajouter que ces attentats et actes terroristes viennent également rappeler que la Tunisie subit, depuis longtemps et plus encore ces dernières années, le terrorisme djihadiste et les assassinats politiques.
« […] le terrorisme n’a ni nationalité ni patrie. La multiplicité des actes terroristes perpétrés par des ressortissants tunisiens dans plusieurs pays ne peut nous laisser indifférents », affirment les signataires.
Engager un véritable débat national
En effet, les Tunisien(ne)s de France et d’Europe, comme d’ailleurs l’écrasante majorité des Tunisien(ne)s et de la société civile en Tunisie, se sentent interpellés. Car, ajoutent-ils, ne voient nulles initiatives sérieuses et nulle volonté des autorités tunisiennes, en dehors des déclarations de principe. Et ce pour véritablement endiguer ce phénomène terroriste et mettre fin à ce « cancer ».
Les Tunisiens à l’étranger considèrent aussi « qu’une dérive extrémiste jihadiste dont les racines profondes révèlent surtout l’abandon par l’Etat de ses responsabilités en matière d’éducation, de santé, de travail, de culture, de justice … et laissé du même coup des pans entiers de la société et des rouages de l’Etat aux mains d’idéologues manipulateurs et au profit des réseaux terroristes ».
Au final, ces Tunisien(ne)s, franco-tunisien(ne)s, membres d’associations de la société civile en France et en Europe ont appelé fermement les autorités tunisiennes et l’ensemble de la classe politique à engager- sans délais- un véritable débat national. Et ce conformément à l’esprit et la lettre de la constitution tunisienne.
E.M