L’accès aux soins de santé n’est pas une fin en soi. Il s’agit non seulement d’un principe fondamental valable pour tous, mais il doit également réunir un certain nombre de conditions (délais acceptables, soins de qualité satisfaisante, coût abordable) pour garantir sa qualité. Bien que ce droit soit reconnu partout dans le monde, la réalité est tout autre. Le droit à la santé n’est malheureusement pas appliqué de manière homogène et à tous les individus.
Un état de fait que les acteurs de la santé de par le monde ne manquent pas de rappeler à l’occasion de la Journée mondiale de la santé. Et ce afin de mettre la lumière sur les inégalités en matière d’accès aux soins de santé et proposer des solutions. Et ce notamment par la promotion de la couverture sanitaire universelle.
Faire en sorte de réduire les inégalités en matière de soins de santé, c’est faire en sorte qu’il y ait moins de souffrances inutiles, de maladies évitables et de décès prématurés.
La pandémie de Covid-19 marque pour la deuxième année consécutive cette journée internationale. Elle démontre par des faits bien concrets ces inégalités.
Cette pandémie a été particulièrement lourde de conséquences pour les communautés qui étaient déjà vulnérables, qui sont plus exposées aux maladies et qui ont moins facilement accès à des services de santé de qualité. Paradoxalement, ces communautés vulnérables sont celles qui risquent de subir les effets néfastes des mesures mises en oeuvre pour contenir la pandémie.
Risquant de perdre à tous les niveaux, elles doivent être soutenues sur le plan sanitaire, social et économique. Dépenses de santé seuil de pauvreté
Condition indispensable
Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) António Guterres, estime que la pandémie de Covid-19 a levé le voile sur les inégalités et les injustices en matière de soins de santé dans le monde. Il a rappelé que « les taux de contamination et de décès par le nouveau coronavirus sont plus élevés chez les personnes qui luttent contre la pauvreté, les conditions de logement et de travail défavorables, la discrimination et l’exclusion sociale ». Par ailleurs, il rappelle qu’avec l’avènement des vaccins anti-Covid-19, ces inégalités se sont accentuées encore plus.
En effet, jusqu’à présent, la majorité des campagnes de vaccination de grande ampleur et des personnes qui ont reçu leur dose de vaccin se concentrent dans les pays riches et producteurs de vaccins. Les inégalités en matière de santé sont révélées, d’autre part, par les conséquences des dépenses de santé sur les foyers.
« Avec l’avènement des vaccins anti-Covid-19, ces inégalités se sont accentuées encore plus »
Selon les estimations de la Banque mondiale, les dépenses de santé poussent environ 100 millions de personnes par an sous le seuil de l’extrême pauvreté. Autrement dit, celles qui disposent de moins de 1,90 dollar américain par jour pour vivre et environ 180 millions par an sous le seuil de pauvreté (3,10 dollars américains par jour).
C’est dans cette perspective que la mise en place de mesures qui facilitent l’accès aux soins de santé, constitue une condition indispensable et un vecteur, pour mettre fin à l’extrême pauvreté.
Il y a urgence, comme l’indique le rapport de suivi publié en 2017 par la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la santé, Tracking Universal Health Coverage : 2017 Global Monitoring Report. Ce rapport estime que près de la moitié de la population mondiale est, de nos jours et malgré les progrès réalisés, privée d’accès à des services de santé essentiels.
C’est dire à quel point santé et prospérité sont liées, surtout que l’une n’empêche pas l’autre…