L’organisation I Watch a appelé, mercredi, le gouvernement à rendre public le programme de financement des réformes économiques qu’il entend négocier prochainement avec le Fonds Monétaire International (FMI). L’organisation dénonce, ainsi, « le mutisme » des autorités autour de ce programme.
Dans un communiqué, I Watch a mis l’accent sur la nécessité de faire preuve de transparence. D’autant que ces prochaines négociations seront « décisives ». Puisque toutes les décisions qui en découleront, notamment, les politiques d’endettement, pèseront sur les générations futures.
« Ces générations ne peuvent plus subir les politiques fragmentaires engagées par les partis au pouvoir durant ces dernières années; ainsi que la mauvaise gestion de l’argent public ». Ainsi insiste encore I Watch.
L’organisation a, en outre, exprimé ses appréhensions à l’égard de ce programme et de son impact sur la justice sociale et la souveraineté du pays. Elle a, par ailleurs, exprimé sa stupéfaction face à l’exclusion des organisations de la société civile des rencontres de Beit El Hikma destinées à mettre en place un plan de réforme économique.
Une délégation gouvernementale effectuera, vers le début du mois de mai prochain, une visite à Washington. L’objectif de la visite est de négocier un programme de financement des réformes économiques avec le FMI. Selon le ministre des Finances et de l’Appui à l’investissement, Ali Kooli, le gouvernement entend engager des négociations basées sur des programmes prédéfinis et des « points clairs » et non sur une enveloppe financière à accorder au pays, comme c’était le cas auparavant. La stratégie de négociation sera meilleure que les précédentes. C’est ce qu’avait affirmé le ministre dans une déclaration aux médias. Et de poursuivre qu’elle repose sur un programme de « réformes profondes » à mettre en œuvre pour relancer l’économie nationale.
De nouvelles réformes
Il s’agit, d’après lui, de réformes ciblant une fiscalité équitable et une assiette imposable plus large et adaptée à la conjoncture. Et ce, à travers la simplification des procédures, la numérisation de la grande majorité des services, l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen, la gouvernance des dépenses de l’Etat en plus d’un programme de réforme des entreprises publiques et des subventions et la maîtrise de la masse salariale.
Par ailleurs, selon les estimations du FMI, le PIB réel de la Tunisie s’est contracté de 8,2 % en 2020. Il s’agit du ralentissement économique le plus prononcé depuis l’indépendance du pays.
En 2016, le FMI a accordé à la Tunisie un prêt de 2,8 milliards de dollars (sur quatre ans). Sauf qu’elle n’a obtenu que 1,6 milliard de dollars. Car elle n’était pas en mesure d’exécuter les réformes structurelles prévues par le fonds.
Avec TAP