La version arabe de l’ouvrage « Making the Tunisian resurgence » (Accomplir la relance tunisienne), du professeur des universités, Mahmoud Sami Nabi, paru fin janvier 2019, est désormais disponible sous l’intitulé « لتشع تونس من جديد ».
Dans Making the Tunisian resurgence, l’auteur, titulaire d’un doctorat en économie, a consacré deux chapitres pour mettre en lumière les facteurs socio-économiques ayant généré la Révolution, les fractures sociales et les difficultés économiques que connait la société tunisienne. Le livre fait aussi un diagnostic économique de la situation actuelle en distinguant deux volets, le structurel et le conjoncturel.
Sami Nabi donne aussi dans son ouvrage les pistes à explorer pour financer de nouveaux modèles de développement. Il évoque ainsi 5 mécanismes de financement alternatifs, parmi d’autres. Ces mécanismes sont essentiellement:
Un fonds de philanthropie
La première piste proposée par l’auteur consiste à faire appel aux obligations à impact social. L’idée est de chercher des financements auprès d’investisseurs sensibles à des causes sociales spécifiques. Et « qui ne sont pas forcément attirés par des rémunérations importantes mais par les causes elles-mêmes ». A cet égard, « les fonds de philanthropie sont très utiles à mobiliser ».
Une Instance indépendante de solidarité sociale
En Tunisie, il est aussi souhaitable, selon l’économiste, de créer une Instance indépendante de solidarité sociale, sous le contrôle du marché financier. Cette instance devrait être redevable au parlement et contrôlée par le Conseil du marché financier. Elle devra lever des fonds pour réaliser des projets de développement socio économiques en mobilisant des financements auprès d’investisseurs et de donateurs sensibles à des causes spécifiques (microprojets, aides aux familles nécessiteuses, logements sociaux, transport des écoliers et des femmes rurales, soins de santé, réhabilitation des écoles et des centres de soins, etc. ).
Des « Diaspora investment bonds »
Nabi suggère, également, d’exploiter la piste des obligations destinées à la diaspora « Diaspora investment bond ». D’après lui, l’idéal serait de recevoir des financements en devises de tunisiens. Des financements qui acceptent d’être remboursés en dinar tunisien, au taux de change spot futur. Cette économie des réserves en devises est également possible en réactivant la coopération entre banques centrales à l’échelle maghrébine.
Orienter la politique d’assouplissement monétaire de la BCT vers des activités ciblées
L’autre idée défendue dans le livre consiste à « orienter la politique d’assouplissement monétaire de la BCT vers des activités économiques ciblées pour stimuler l’investissement et limiter la croissance de la masse monétaire profitant aux dépenses de consommation (via le financement bancaire) ».
« Il ne s’agit pas de faire fonctionner la planche à billet, mais d’amener des initiatives à travers les mécanismes du marché monétaire, pour financer l’investissement et le commerce extérieur en profitant des technologies numériques pour une meilleure traçabilité de la circulation de la masse monétaire ».
Titrisation des revenus futurs
Une autre piste évoquée par l’économiste, celle de la titrisation des revenus futurs qui pourrait être exploitée dans plusieurs domaines. Il s’agit d’échanger des revenus futurs confirmés (comme le gazoduc algérien), contre un financement immédiat par les investisseurs. La titrisation des revenus futurs pourrait être exploitée dans le cadre d’un holding public. L’Etat pourrait émettre aussi des certificats d’investissement sous forme de sukuk d’infrastructure (un véhicule de partenariat public/ privé). L’objectif étant d’attirer des investisseurs internationaux intéressés par les grands projets d’infrastructures.
Avec TAP