La Russie, l’Iraq, l’Iran, les États-Unis, l’Algérie, le Venezuela et le Nigéria continuent d’occuper la tête du classement des pays émetteurs de gaz torchés, pour la 9e année consécutive, selon les données satellitaires recueillies par le Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés (GGFR) de la Banque mondiale.
En effet, ces sept pays représentent 40% de la production annuelle de pétrole à travers le monde, mais sont responsables de près des deux tiers du volume mondial de gaz torchés (65 %). La pratique du brûlage du gaz naturel sur les sites de production pétrolière, est le résultat d’une diversité de contraintes liées aux marchés et aux difficultés économiques, mais aussi, à l’absence de réglementations appropriées et de volonté politique, souligne la BM.
« Elle se traduit par l’émission d’une panoplie de polluants dans l’atmosphère, y compris du dioxyde de carbone, du méthane et de la suie. Les émissions de méthane issues du torchage contribuent substantiellement, au réchauffement de la planète à court et moyen termes, parce que les effets de ce gaz sont au moins 80 fois plus puissants que ceux du dioxyde de carbone sur un horizon de 20 ans ».
« Les pays en développement tributaires du pétrole se ressentent de la pandémie de COVID-19, compte tenu des pressions que celle-ci exerce sur leurs recettes et leurs budgets. Cependant, le torchage générant toujours plus de 400 millions de tonnes d’équivalents d’émissions de dioxyde de carbone chaque année, le moment est venu d’agir. Nous devons poursuivre la mise en œuvre de programmes visant à réduire considérablement, les émissions directes issues du secteur pétrolier et gazier, notamment du torchage », affirme Demetrios Papathanasiou, directeur au pôle Énergie et industries extractives de la Banque mondiale.
Partenariat mondial
Le Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés (GGFR) représente un fonds fiduciaire administré par la Banque mondiale qui rassemble des États, des compagnies pétrolières et des institutions internationales dans l’objectif de mettre fin au torchage systématique du gaz sur les sites de production pétrolière partout dans le monde.
« Plus que jamais auparavant, le brûlage des gaz à la torche apparait comme un grave problème pour le climat et la gestion des ressources. Près de 80 pays et compagnies pétrolières se sont engagés à ne pas recourir au torchage de routine pendant la décennie à venir, et certains ont également rejoint notre partenariat mondial, ce qui constitue une évolution très positive. Les projets de réduction du torchage exigent des investissements substantiels, mais donnent des résultats après plusieurs années.
À l’approche de la prochaine Conférence des Nations Unies sur le changement climatique à Glasgow, nous continuons d’inviter les dirigeants des pays producteurs de pétrole et des compagnies pétrolières à mettre la réduction des gaz torchés au centre de leurs plans d’action pour le climat. Pour préserver la planète de millions de tonnes d’émissions chaque année, il est temps de mettre fin à cette pratique vieille de 160 ans », déclare Zubin Bamji, responsable du GGFR.
Avec TAP