Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) a mis en garde, lundi, contre les répercussions des prochaines négociations entre la Tunisie et le FMI sur la souveraineté nationale et l’avenir du développement dans le pays. Et ce en raison de la détérioration sans précédent de la situation économique et financière dans le pays.
Le FTDES a appelé à favoriser les solutions internes. Et ce à travers des mesures audacieuses et exceptionnelles pour surmonter la crise des finances publiques à court terme. Il appelle à accélérer la migration vers un modèle de développement alternatif instaurant un nouveau système économique capable de répondre aux défis structurels. Et ce tout en respectant des libertés et des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux.
« Ces négociations (les troisièmes depuis 2011 après celles de 2013 et 2016) seront d’autant plus dangereuses en raison de la propagation alarmante de la pandémie du coronavirus dans le pays, face au déficit croissant des finances publiques, de la grande fragilité du système sanitaire et de l’incapacité à imposer le respect des mesures de prévention, a précisé le FTDES qui a aussi expliqué ses inquiétudes par l’absence d’un « interlocuteur compétent et crédible, qui bénéficie d’une grande représentativité et fait l’unanimité et qui soit capable de mener les négociations avec les institutions financières internationales face à un paysage politique national médiocre ».
Voici pourquoi le FTDES est critique à l’égard du FMI
Le forum a également expliqué sa position par deux facteurs :
-La dégradation continue de la note souveraine de la Tunisie par toutes les agences de notation;
-Le manque de confiance qui entoure les composantes du paysage politique et la recrudescence des conflits entre elles, ayant renforcé la rupture entre l’opinion publique d’une part et la classe politique et l’Etat d’autre part.
Le FTDES a aussi fustigé les tentatives de certaines parties étrangères d’impliquer les organisations professionnelles dans les prochaines négociations. L’objectif étant de garantir la soumission à leurs directives et conditions face à la colère populaire grandissante .
Le recours au FMI a été à chaque fois présenté comme la solution pour surmonter les difficultés socio-économiques. Mais la situation n’a fait qu’empirer avec chaque recours. Au point que le pays est aujourd’hui menacé de faillite, soutient le FTDES.
Il a estimé que ce sont les mêmes forces accaparant les richesses et l’autorité et responsables de la détérioration de la situation dans le pays, qui poussent à chaque fois à favoriser le recours au FMI comme étant la seule solution à la crise. Elles favorisent, ainsi, la montée de l’endettement et la soumission du pays aux exigences du Fonds et des différentes institutions économiques et financières internationales.
Vers le retour de l’économie de rente
Ces forces évitent à chaque fois de chercher des solutions internes permettant de mobiliser des ressources internes. Pour l’ONG ces forces évitent de recourir aux réformes audacieuses et exceptionnelles, de peur que ces solutions n’impactent leurs intérêts.
Ces forces sont par ailleurs confiantes que le FMI poussera le pouvoir à mener des politiques d’austérité. Ces politiques feront porter la facture de la crise à la classe moyenne et aux catégories sociales les plus larges. Le FMI dictera également des grandes réformes. Ces réformes ouvreront à ces forces les voies pour de nouveaux avantages et de nouvelles possibilités de rente. Argumente le FTDES. A encore souligné le forum.
Avec TAP