La tension monte d’un cran quand on parle du conflit palestino-israélien. D’ailleurs, depuis le début de l’escalade, les réactions des pays arabes demeurent (silencieuses) timides. Et on se demande pourquoi? Plus encore quel rôle devrait jouer la diplomatie tunisienne dans ce contexte?
Elyes Kasri, ancien ambassadeur de Tunisie en Allemagne, au Japon, en Inde et en Corée revient sur l’embarras des pays arabes, c’est à dire pour ceux qui ont récemment normalisé avec Isrëel.
Concernant les pays qui jubilent à la vue des missiles de Hamas ciblant les villes israéliennes, il précise à cet effet: » L’euphorie belliqueuse de ceux qui rêvent encore, consciemment ou inconsciemment, de jeter les juifs à la mer, et de ceux qui résistent à la judaïsation d’Al Qods, révèlent l’inconséquence des pays arabes. Mais aussi leur incapacité de mener une diplomatie effective face aux exactions israéliennes et aux violations systématiques des droits des palestiniens ».
Et de poursuivre: « Encore une fois, par ses bravades et démonstrations de force sans réel effet durable sur la balance des forces en présence, Hamas joue le jeu de l’Iran et de l’islam politique par des actions violentes en faisant des palestiniens de la chair à canon pour les manœuvres d’autrui et dessert en même temps les civils maqdessis du quartier Cheikh Jarrah et de Bab Al Amoud. »
En parlant de la diplomatie tunisienne
En outre, il ajoute que la vague initiale de sympathie internationale pour les maqdessis du quartier Hay Jarrah et Bab Al Amoud a mis Israël et ses soutiens internationaux notamment aux Etats-Unis d’Amérique dans l’embarras et l’obligation de prendre leurs distances avec les violations par Israël et ses hordes de colons racistes des droits les plus élémentaires des civils palestiniens à Al Qods. Les exactions israéliennes rappelant qu’Al Qods subit le joug d’une occupation militaire ce qui était de nature a battre en brèche la prétention d’Israël à la possession légitime de cette ville sainte qui est au centre de l’idéologie et de la propagande sionistes. Mais la grande question était de savoir qu’en est-il de notre diplomatie tunisienne?
A cette interrogation, Elyes Kasri souligne: « Il est loin le temps de la sagesse et de l’intelligence diplomatique de Bourguiba qui a su faire de la Tunisie, éloignée de la ligne du front et sans grands moyens matériels, une référence dans la résistance intelligente à l’idéologie sioniste et à l’expansionnisme israélien. La diplomatie tunisienne sous Bourguiba avait donné la preuve incontestable que l’émotivité et les instincts primaires des arabes sont les meilleurs alliés d’Israël et que le sang froid et la raison sont ses ennemis les plus redoutables. »
Avons nous rejoint apres la revolution de la liberte et de la dignite le camp du refus et des jusqu’auboutistes? Espérons que l’euphorie post révolutionnaire qui réjouit tant l’extreme droite israelienne se dissipera au profit de la raison et de la diplomatie intelligente et pragmatique, seul moyen de venir a bout de la machine de guerre et de la propagande israeliennes. »