Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, prévoit une aggravation de la crise économique en Tunisie « Si aucun programme de sauvetage de l’économie tunisienne n’a été mis en place au cours des deux prochains mois », appelant à une trêve économique et politique dans le pays.
Marouane Abassi a souligné, dans son intervention, lors d’une plénière tenue, vendredi, au Parlement consacré à un dialogue avec le gouverneur de la BCT et le ministre de l’Économie, des finances et de l’appui à l’investissement, la nécessité d’établir un programme avec le Fonds monétaire international (FMI), rappelant que les négociations techniques avec cette institution financière internationale ont été déjà lancées.
Et d’ajouter que « pour pouvoir sortir sur le marché financier international, il faut, nécessairement, passer par le FMI », appelant les différentes parties ayant des solutions alternatives plausibles à les présenter.
Le gouverneur de la BCT a également mis en garde contre une baisse de la notation souveraine de la Tunisie par l’Agence internationale, «Fitch Ratings », à « C », faisant savoir que l’agence avait demandé à la Tunisie de mener une évaluation. Et ce, à la fin du mois de mai 2021.
« La Tunisie ne pourra pas répondre à cette requête dans les délais exigés et on a demandé de prolonger ce délai jusqu’au mois de juin 2021, pour préparer cette évaluation, mais si on n’arrive pas à rattraper le retard, notre notation va se dégrader à C », a-t-il dit, sachant que la notation actuelle de la Tunisie est « B » avec des perspectives négatives.
Plus forte baisse du PIB depuis 1962
Le produit intérieur brut (PIB) atteint -9 %, pour la première fois en Tunisie depuis 1962, a-t-il déclaré. Et ce, en soulignant que les répercussions de la pandémie de la Covid-19 ont affecté l’économie réelle et l’économie parallèle, indiquant que les trois moteurs de croissance, à savoir l’investissement, l’exportation et la consommation, ont été tous affectés.
Abassi a appelé à la nécessité de rationaliser l’importation et de promouvoir l’investissement local et étranger, soulignant la réticence des investisseurs à investir en Tunisie, notamment dans un climat d’investissement « très dégradé. «
Il a également mis en garde contre les déclarations de certains « économistes tunisiens ». Et notamment ceux résidant à l’étranger, et qui fournissent de données erronées à même d’aggraver la réticence de l’investisseur.
Abassi a aussi critiqué la sous-exploitation des ressources disponibles dans le pays. Et ce, telles que la production de phosphates, de gaz et de blé. Tout en soulignant la nécessité d’exploiter ces ressources, de promouvoir l’exportation, et de réduire l’importation.
Avec TAP